Macron dit avoir convoqué des élections anticipées pour empêcher la montée de l’extrême droite lors de l’élection présidentielle de 2027
Le président français Emmanuel Macron a déclaré mercredi qu’il avait convoqué des élections législatives dans le but d’empêcher l’extrême droite de remporter la présidence en 2027, à la fin de son deuxième et dernier mandat. Il a appelé tous les partis français capables de dire non aux extrêmes à s’unir avant les élections anticipées qu’il a annoncées après que son alliance de centre-droit ait été humiliée lors du vote du Parlement européen dimanche.
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J’espère que le moment venu, des hommes et des femmes de bonne volonté qui auront su dire non aux extrêmes se rassembleront… Se mettront en mesure de construire un projet partagé, sincère et utile au pays, Macron a déclaré lors d’une conférence de presse à Paris.
Le parti Renaissance du président et ses alliés ont remporté moins de la moitié des 31 pour cent obtenus par le parti d’extrême droite du Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen lors du vote de dimanche au Parlement européen.
Les résultats écrasants l’ont incité à déclencher des élections anticipées surprises les 30 juin et 7 juillet après deux ans de boiture avec un gouvernement minoritaire.
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La réponse, à mes yeux, ne pouvait venir d’un changement de gouvernement ou d’une coalition… La dissolution du Parlement était nécessaire, a déclaré Macron.
Je ne peux pas rester indifférent
Il reconnaît que les électeurs ont des difficultés à s’en sortir, même lorsqu’ils travaillent, des difficultés très quotidiennes qui ont suscité de la colère, parfois du ressentiment.
Les gens se sentent ni écoutés, ni respectés… Nous ne pouvons pas rester indifférents à tous ces messages, a-t-il ajouté.
Macron, à trois ans de son deuxième mandat présidentiel, espère que les électeurs s’uniront pour contenir l’extrême droite lors des élections nationales, comme ils ne l’ont pas fait pour le vote européen.
Les choses sont simples aujourd’hui : nous avons des alliances contre nature aux deux extrêmes… qui ne pourront mettre en œuvre aucun programme », a déclaré Macron.
Macron a expliqué que l’une des raisons pour lesquelles il avait convoqué des élections législatives anticipées était d’empêcher l’extrême droite de remporter la présidence lors des élections de 2027, alors qu’il devait se retirer.
Je ne veux pas donner les clés du pouvoir à l’extrême droite en 2027, a-t-il déclaré à la presse.
Pacte avec le diable
Macron s’en est particulièrement pris aux conservateurs, dont le chef Eric Ciotti a annoncé mardi une alliance avec le RN, ainsi qu’une alliance de gauche incluant la gauche dure La France Insoumise (LFI). Macron l’a décrit comme un pacte avec le diable.
La droite a tourné en quelques heures le dos à l’héritage du général (Charles) de Gaulle ainsi qu’aux anciens présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, a-t-il déclaré.
Pendant ce temps, les principaux partis de gauche s’étaient alliés à un LFI qu’il accusait d’antisémitisme pour sa réponse à l’attaque du groupe militant palestinien Hamass contre Israël le 7 octobre et à la guerre à Gaza.
Les électeurs avaient le choix entre des alliances contre nature aux deux extrêmes, qui ne s’entendaient sur presque rien, sauf sur la distribution d’emplois contre son propre bloc, avec une vision unique du pays, tant au niveau national qu’à l’étranger.
Nous ne sommes pas parfaits… mais nous avons obtenu des résultats, a-t-il insisté, citant comme points forts la création d’emplois, la transition énergétique et le soutien à l’Ukraine.
Dans le cas où les élections anticipées porteraient un nouveau coup dur au camp de Macron et donneraient à l’extrême droite française une majorité encore plus large à l’Assemblée nationale, le président a réaffirmé qu’il n’avait pas l’intention de démissionner de son poste.
Je veux tuer cette idée dans l’œuf (la possibilité que cela se produise) n’a jamais existé, a-t-il déclaré aux journalistes.
(FRANCE 24 avec AP, AFP)