Macron défend la décision d’élections législatives anticipées et exhorte les électeurs à vaincre l’extrême droite
PARIS — Le président français Emmanuel Macron a défendu sa décision de convoquer des élections législatives anticipées après la défaite écrasante de son parti lors du vote au Parlement européen, insistant mercredi sur le fait que les électeurs choisiront en fin de compte le bloc progressiste » plutôt que l’extrême droite.
En France, ce sont les élections législatives qui décident de la composition du Parlement, et non de l’occupant du palais présidentiel de l’Elysée. Macron a un mandat présidentiel jusqu’en 2027 et a déclaré qu’il ne démissionnerait pas avant la fin de son mandat.
Le dirigeant français à l’air sombre a déclaré que sa décision de convoquer des élections anticipées selon lesquelles le vote se déroulerait en deux tours, le 30 juin et le 7 juillet, montrait sa confiance dans le peuple français. Il a exhorté les politiciens modérés de gauche et de droite à se regrouper avec sa propre alliance centriste pour vaincre l’extrême droite.
« Je pense que les Français sont intelligents, ils voient ce qui se fait, ce qui est cohérent et ce qui ne l’est pas, et ils savent quoi faire », a déclaré Macron. Il a ajouté : Je ne crois pas du tout que le pire puisse arriver. Vous voyez, je suis un optimiste infatigable.
L’homme de 46 ans s’est adressé aux électeurs français lors de sa première conférence de presse depuis sa décision étonnante dimanche de dissoudre l’Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement français, après la victoire du parti d’extrême droite du Rassemblement national de Marine Le Pen lors du vote pour le Parlement européen. .
Macron a cherché à répondre aux inquiétudes de ceux qui craignent que cette décision risquée ne conduise le gouvernement d’extrême droite français à la tête du gouvernement pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale.
Depuis dimanche soir, des foules se rassemblent chaque jour à Paris et dans tout le pays pour protester contre le Rassemblement national.
Macron était catégorique dans sa confiance dans le refus des électeurs de choisir les extrêmes des deux côtés de l’échiquier politique. Il a assuré qu’il ne tombait pas dans le défaitisme et a déclaré qu’il effectuerait son deuxième mandat présidentiel quel que soit le résultat du vote législatif.
Macron a déclaré que sa décision visait à permettre aux forces politiques choisies par les Français de pouvoir gouverner. Il a ajouté qu’il est gênant de penser qu’il doit s’agir de l’extrême droite ou des extrêmes politiques. Ou peut-être que l’esprit de défaite se répand partout.
Si c’est ce dont les gens ont peur, il est temps d’agir, a-t-il déclaré.
Macron a justifié sa décision par le fait qu’il ne pouvait ignorer la nouvelle réalité politique après que son parti pro-européen ait subi une cuisante défaite et recueilli moins de la moitié du soutien du Rassemblement national avec son leader vedette, Jordan Bardella.
Contrairement à ses récents discours nationaux dans lesquels Macron se concentrait sur la guerre russe en Ukraine et sur la manière dont l’Europe devrait forger une politique de défense commune, indépendante des États-Unis et renforcer les protections commerciales contre la Chine, le président français s’en est tenu aux questions intérieures de son pays privilégiées par la droite montante, notamment en freinant l’immigration, en luttant contre la criminalité et le séparatisme islamique en France.
Macron, qui en est à son deuxième et dernier mandat présidentiel, a déclaré qu’il espérait que les électeurs s’uniraient pour contenir l’extrême droite lors des élections nationales, comme ils ne l’ont pas fait lors des élections européennes. Il a appelé les hommes et les femmes de bonne volonté qui ont su dire non aux extrêmes de gauche et de droite à s’unir pour pouvoir construire un projet commun pour le pays.
Les choses sont simples aujourd’hui : nous avons des alliances contre nature aux deux extrêmes, qui ne sont tout à fait d’accord que sur le partage des emplois et qui ne pourront mettre en œuvre aucun programme », a déclaré Macron.
Même s’il semblait projeter le genre d’enthousiasme qui l’a aidé à accéder à la présidence en 2017, les analystes affirment que les électeurs français sont plus pessimistes quant à leur avenir et considèrent Macron comme de plus en plus déconnecté de la vie réelle et des problèmes de portefeuille.
Le président français a reconnu certaines fautes commises par son parti centriste pro-patronal tout en critiquant durement certains conservateurs qui ont décidé de s’allier au Rassemblement national de Le Pens, qui a un passé de racisme et de xénophobie. Il a qualifié de manière cinglante une alliance formée par des partis de gauche d’inhabituelle et d’incohérente après avoir inclus le parti d’extrême gauche France Unbowed de Jean-Luc Mlenchon qui, selon Macron, justifiait les politiques antisémites à la suite de la guerre Israël-Hamas.
Nous ne sommes pas parfaits, nous n’avons pas tout fait correctement, mais nous avons des résultats… et surtout, nous savons comment agir, a déclaré Macron à propos de son parti Renaissance, ajoutant que l’extrême droite (est) le principal danger des prochaines élections. .
La question est de savoir qui gouvernera le pays demain ? », a-t-il demandé. L’extrême droite et quelques associés, ou le bloc démocrate et progressiste ? C’est la question fondamentale.
Les alliances potentielles et le système français de vote à deux tours lors des élections nationales rendent l’issue du vote très incertaine.
Les partis d’opposition de gauche et de droite se sont efforcés de former des alliances et de présenter des candidats lors des premières élections législatives.
Même si de fortes divergences subsistent entre les partis des deux côtés de l’échiquier politique, les personnalités éminentes qui appellent à un front unique semblent avoir un point commun : elles ne veulent pas coopérer avec Macron.
Malgré leurs divisions, les partis de gauche ont convenu lundi soir de former une alliance comprenant les Verts, les Socialistes, les Communistes et l’extrême gauche La France Insoumise.
Le Pen s’efforce de consolider le pouvoir de la droite en s’efforçant de traduire le triomphe européen en victoire nationale et de se rapprocher de la revendication du pouvoir. Son parti devrait remporter le plus grand nombre de sièges français au Parlement européen, potentiellement jusqu’à 30 sur les 81 français.
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Surk a rapporté de Nice, en France.