Macron cherche le soutien de la réforme des retraites françaises alors que les grèves se poursuivent

PARIS, 13 mars (Reuters) – Les grèves bloquant les livraisons de carburant des raffineries françaises se sont poursuivies lundi au sixième jour, exerçant une pression supplémentaire sur le président Emmanuel Macron alors qu’il se précipite pour renforcer le soutien aux réformes impopulaires des retraites lors d’un vote parlementaire final.

En plus des principales raffineries françaises bloquées, le transport ferroviaire est perturbé et les ordures s’entassent dans les rues de Paris et d’autres villes françaises à la suite des grèves roulantes lancées la semaine dernière dans d’autres secteurs de l’économie.

Pour éviter d’attiser davantage la colère de la population française, massivement opposée à la réforme des retraites, le gouvernement Macron espère éviter de recourir à une procédure, dite du 49:3, qui lui permettrait de faire passer un texte au parlement sans vote.

Bien que le Sénat français ait approuvé samedi le projet de loi, dont la principale mesure est de relever l’âge de la retraite de deux ans à 64 ans, il se heurte encore à des obstacles parlementaires avant qu’il ne devienne loi, en particulier à l’Assemblée nationale, où les partisans de Macron n’ont pas une majorité absolue. .

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La prochaine étape, prévue mercredi, est la convocation d’un comité mixte de législateurs des chambres basse et haute, sept chacun, pour s’entendre sur une version définitive du texte.

Le dernier et crucial moment serait alors un vote final, jeudi, tant au Sénat qu’à l’Assemblée nationale.

Le parti de Macron a besoin du soutien des Républicains à l’Assemblée nationale pour faire approuver le projet de loi. Mais les législateurs conservateurs sont très divisés sur la question et il y a même des fissures dans le camp présidentiel, l’ancienne ministre de l’Environnement de Macron, Barbara Pompili, s’y opposant.

« Certains députés hésitent encore, il faut pouvoir discuter avec eux », a déclaré le porte-parole du gouvernement Olivier Veran à la télévision LCI, ajoutant que toutes les conditions étaient réunies « pour qu’il ne nous manque pas de voix ».

Veran a également fait écho au Premier ministre Elisabeth Borne, qui a déclaré qu’elle préférait un vote plutôt que d’utiliser la procédure 49:3, qui fait référence à l’article connexe de la constitution française.

Laurent Berger, secrétaire général du plus grand syndicat français, la CFDT, a déclaré dimanche que recourir à cette procédure représenterait un « défaut démocratique » et conduirait à une « grande amertume » au sein de la population.

Malgré une participation plus faible que prévu aux manifestations de samedi, les syndicats français ont appelé à une nouvelle journée d’action mercredi, espérant maintenir la pression sur le gouvernement jusqu’à la fin du processus parlementaire.

Pendant ce temps, au dépôt d’essence TotalEnergies (TTEF.PA) Haulchin dans le nord de la France, quelques centaines de partisans syndicaux ont rejoint une ligne de piquetage et brûlé des pneus, empêchant un certain nombre de camions d’entrer ou de sortir, a déclaré un témoin de Reuters.

La police est alors arrivée et a dégagé le blocus.

Reportage de Forrest Crellin, Pascal Rossignol et Blandine Hnault, Écriture de Benoit Van Overstraeten ; Montage par Louise Heavens, Kirsten Donovan et Alexander Smith

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