Macron annonce une législation autorisant « l’aide à mourir » sous des conditions strictes
PARIS (AP) Le président français Emmanuel Macron a annoncé une nouvelle législation légalisant l’aide à mourir qui permettra aux adultes confrontés à une maladie en fin de vie de prendre des médicaments mortels, une première dans le pays.
Cette décision fait suite au rapport de l’année dernière indiquant que la plupart des citoyens français soutenir la légalisation des options de fin de vie.
Dans une interview publiée lundi par les journaux français La Croix et Libération, Macron a déclaré que le nouveau projet de loi serait réservé aux adultes souffrant d’une maladie incurable, susceptibles de mourir à court ou à moyen terme et souffrant de douleurs physiques ou psychologiques insurmontables.
Macron a déclaré que la loi offrira une voie possible, dans une situation déterminée, avec des critères précis, où la décision médicale joue son rôle.
Il a donné l’exemple de personnes atteintes d’un cancer en phase terminale, dont certaines sont jusqu’à présent parties à l’étranger pour mettre fin à leurs jours.
Seules les personnes âgées de 18 ans ou plus et capables de forger leur propre opinion seront autorisées à participer au processus, ce qui signifie que celles souffrant de troubles psychiatriques graves et de troubles neurodégénératifs tels que la maladie d’Alzheimer ne seront pas éligibles, a précisé Macron.
Les patients souhaitant participer à la procédure devront reconfirmer leur choix au bout de 48 heures et devraient ensuite recevoir une réponse d’une équipe médicale dans un délai maximum de deux semaines, a précisé Macron. Un médecin délivrera alors une ordonnance, valable trois mois, pour le médicament mortel.
Les gens pourront prendre leurs médicaments à domicile, dans une maison de retraite ou dans un établissement de santé, a déclaré Macron.
Si leur condition physique ne leur permet pas de le faire seuls, ils pourront se faire aider par une personne de leur choix ou par un médecin ou une infirmière.
Macron a déclaré que le nouveau projet de loi ferait référence à l’aide à mourir parce que c’est simple et humain, plutôt qu’à des termes comme euthanasie ou suicide médicalement assisté.
Le suicide médicalement assisté implique que les patients prennent, de leur plein gré, une boisson mortelle ou un médicament prescrit par un médecin à ceux qui répondent à certains critères. L’euthanasie implique que des médecins ou d’autres professionnels de la santé administrent à leurs patients qui répondent à certains critères une injection mortelle à leur propre demande.
Macron n’a fixé aucune date pour l’application de la législation, affirmant qu’elle devra d’abord suivre un processus législatif de plusieurs mois qui débutera en mai.
Une loi française de 2016 prévoit que les médecins peuvent garder les patients en phase terminale sous sédation avant leur décès, mais n’autorise pas le suicide assisté et l’euthanasie.
Certains patients français se rendent dans d’autres pays européens pour rechercher d’autres options. Le suicide assisté est autorisé en Suisse voisine ainsi qu’au Portugal. L’euthanasie est actuellement légale aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg et en Espagne sous certaines conditions.