Macron accueille Biden pour une visite d’État
Le président français Emmanuel Macron a accueilli Joe Biden à l’Arc de Triomphe de Paris au début de la visite d’État du dirigeant américain en France samedi 8 juin, alors que les deux pays cherchent à resserrer leurs liens. Biden est en France depuis mercredi et a participé cette semaine aux commémorations du 80ème anniversaire du débarquement du jour J qui a changé le cours de la Seconde Guerre mondiale.
Lors d’une cérémonie de bienvenue à Paris, Macron et Biden ont déposé une couronne et ravivé la flamme sur la tombe du Soldat inconnu. Les deux dirigeants devaient également descendre les Champs-Élysées, accompagnés de la Garde républicaine.
Plus tard samedi, Biden devait rencontrer Macron pour des entretiens à l’Elysée, suivis d’un banquet d’État donné en son honneur, la lutte de l’Ukraine contre l’invasion russe étant le sujet dominant. Dans un discours prononcé au sommet d’une falaise du nord de la France, théâtre d’un affrontement sanglant entre les troupes américaines et les occupants allemands le 6 juin 1944, Biden avait établi vendredi des parallèles entre le jour J et le présent. Le président devrait affronter son rival républicain et prédécesseur Donald Trump plus tard cette année lors d’élections présidentielles qui, selon les commentateurs, mettront la démocratie américaine à rude épreuve.
Biden a invoqué les fantômes des héros de l’assaut de la Pointe du Hoc, un promontoire au sommet d’une falaise où des bunkers allemands ont été attaqués par les troupes américaines. Aucun vétéran survivant n’est en vie. « Ils (les vétérans) nous convoquent », a déclaré Biden. « Ils nous demandent : qu’allons-nous faire ? Ils ne nous demandent pas d’escalader ces falaises. Ils nous demandent de rester fidèles à ce que représente l’Amérique. » Le discours de Biden s’est également déroulé dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, qui a laissé la guerre faire rage à nouveau en Europe huit décennies après la fin de la Seconde Guerre mondiale.
On craint également que Trump ne réduise la participation américaine aux alliances internationales comme l’OTAN et ne réduise son soutien à l’Ukraine s’il gagne. « La démocratie américaine demande la chose la plus difficile : croire que nous faisons partie de quelque chose de plus grand que nous-mêmes. La démocratie commence donc avec chacun de nous », a déclaré Biden.
Aide à l’Ukraine
Biden, un démocrate, invoquait sans aucun doute le souvenir d’un célèbre discours prononcé par le défunt président républicain Ronald Reagan au sommet d’une falaise normande en 1984, dans lequel il saluait les « garçons » américains de la Pointe du Hoc. « Les rangers qui ont escaladé cette falaise ne savaient pas qu’ils allaient changer le monde, mais ils l’ont fait », a déclaré Biden. « Ils sont venus, ils ont fait leur travail, ils ont rempli leur mission… Ils faisaient partie de quelque chose de plus grand qu’eux-mêmes. »
Le président Volodymyr Zelensky avait exhorté vendredi l’Occident à faire davantage pour parvenir à une paix juste alors que l’Ukraine lutte contre l’invasion russe, déclarant à Biden que Kiev comptait sur un soutien « épaule contre épaule ». Rencontrant Zelensky à Paris après le discours, Biden a promis son soutien à l’Ukraine et a annoncé une aide supplémentaire de 225 millions de dollars à Kiev. Zelensky l’a remercié pour son « énorme soutien », le comparant à l’aide des États-Unis à l’Europe pendant la Seconde Guerre mondiale.
Kiev a poussé l’Europe à accroître son assistance militaire, la Russie ayant pris le dessus sur le champ de bataille ces derniers mois, en particulier dans la région de Kharkiv, à l’est de l’Ukraine. Après ses propres entretiens avec Zelensky à Paris vendredi soir, Macron a déclaré vouloir « finaliser » la création d’une coalition d’instructeurs militaires pour former les troupes ukrainiennes dans les prochains jours. Il a déclaré qu’il espérait que les négociations d’adhésion de Kiev à l’UE débuteraient « d’ici la fin du mois ».
Macron a également fustigé ce qu’il a appelé un « camp de pacifistes » et « l’esprit de défaite » face à la lutte de l’Ukraine contre la Russie, jurant que la résistance ukrainienne ne se terminerait pas par une capitulation.