L’UE soulève des préoccupations de santé publique concernant les contrôles des mollusques bivalves.

Selon la Commission européenne, les contrôles dans les pays de l’UE sur les mollusques bivalves ne sont pas toujours suffisants pour protéger la santé des consommateurs.

Les mollusques bivalves comprennent les moules, les palourdes, les huîtres et les pétoncles. La France, l’Espagne, l’Italie et la Grèce représentent plus de 80 % de la production en Europe, principalement issue de l’aquaculture.

Ils se nourrissent en filtrant les algues de l’eau environnante et peuvent accumuler des micro-organismes et des contaminants chimiques. Certaines espèces d’algues produisent des biotoxines marines, qui s’accumulent dans les tissus des mollusques bivalves et, lorsqu’elles dépassent certains niveaux, peuvent entraîner des maladies chez l’homme.

La Commission européenne a recueilli des informations auprès de 15 États membres producteurs de mollusques bivalves, par le biais de quatre audits et de 11 réponses au questionnaire, ainsi que d’autres données accessibles au public, et a publié un rapport de synthèse.

Les agences nationales sont responsables du contrôle des zones où les mollusques bivalves sont produits et récoltés.

Problèmes microbiens
La législation de l’UE aborde le risque microbiologique en exigeant la classification des zones où les mollusques sont récoltés. Les zones de production doivent être classées dans la classe A, B ou C en fonction de leur état de contamination microbienne, en utilisant E. coli comme indicateur de contamination fécale. La classification détermine le traitement post-récolte.

Plus tôt cette année, au moins 170 personnes sont tombées malades en Finlande après avoir mangé des huîtres dans divers restaurants en février et mars. De plus, en mars, le norovirus présent dans les moules a rendu sept personnes malades en Suède. Le norovirus dans les huîtres de France en a touché trois et 15 maladies étaient liées aux huîtres des Pays-Bas. Vingt personnes étaient malades en Belgique en février à cause du norovirus dans des huîtres de France. Les huîtres ont provoqué deux foyers au Danemark de fin 2022 à début 2023, le premier a fait 19 patients et 73 personnes étaient malades dans le second.

Le rapport a révélé que la plupart des pays tiennent à jour des listes de zones de production classées, mais il existe des différences majeures dans le développement des enquêtes sanitaires. Dans certains cas, les examens des zones de classification n’ont pas tenu compte des résultats qui dépassaient les critères ou étaient basés sur les résultats des contrôles des opérateurs sans suivre les règles de l’UE pour l’utilisation de ces données.

Certains États membres ne surveillent la qualité microbienne des zones de production que pendant les périodes de récolte, ce qui n’est pas conforme aux règles de l’UE. D’autres questions incluent la sélection des points d’échantillonnage et des espèces indicatrices.

Des lacunes courantes dans la qualité des enquêtes liées au fait de ne pas démontrer la représentativité des sites d’échantillonnage, sans inclure les recommandations de fréquence d’échantillonnage ou les espèces et les points à échantillonner, a déclaré la Commission européenne.

Agir sur les résultats
La surveillance des zones de production classées pour les biotoxines n’est souvent pas conforme aux exigences de l’UE, principalement en raison de la fréquence et du type de biotoxines testées. Le laboratoire de référence de l’UE (EURL) pour les biotoxines marines travaille sur un guide pour la surveillance des biotoxines dans les zones de récolte de mollusques bivalves.

Les États membres prennent généralement des mesures lorsque leurs tests de surveillance indiquent un risque potentiel pour la santé. Cependant, les faiblesses du système ont parfois un impact sur la détection en temps opportun de certains risques ou retardent la réponse à ceux-ci.

Les pays respectent généralement les exigences de la législation pour la réouverture des zones de production qui ont été fermées en raison des résultats de la surveillance. Cependant, plusieurs ne tiennent pas compte des données pertinentes lors de l’examen des classifications.

Le rappel des mollusques bivalves susceptibles de présenter un risque pour les consommateurs semble poser problème, en partie à cause du caractère périssable des produits lorsqu’ils sont mis sur le marché vivants, selon le rapport.

La Commission européenne a l’intention de mener davantage d’audits dans d’autres États membres producteurs de mollusques bivalves. Les discussions en cours portent sur l’amélioration de la traçabilité des coquillages destinés à la purification ou à l’échange entre nations et éventuellement sur la révision de la teneur en biotoxines des coquillages.

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