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L’UE reproche à la France d’avoir enfreint les règles budgétaires, un nouveau coup dur pour Macron

La Commission européenne a réprimandé mercredi la France pour avoir enfreint les règles budgétaires de l’UE sous le président Emmanuel Macron, à l’approche d’élections anticipées marquées par de somptueuses promesses de dépenses.

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Cette nouvelle sera un coup dur pour Macron car c’est la première fois que la France revient dans la poubelle des dépenses publiques de l’UE depuis son arrivée au pouvoir en 2017.

Et cela ouvre la voie à un affrontement potentiel entre Paris et Bruxelles après les élections des 30 juin et 7 juillet au cours desquelles l’extrême droite et la gauche, en tête dans les sondages, s’engagent à dépenser davantage à un moment où la France devra faire des coupes.

Aux côtés de la France, l’exécutif de l’Union européenne a déclaré que « l’ouverture d’une procédure de déficit excessif fondée sur le déficit était justifiée » pour la Belgique, l’Italie, la Hongrie, Malte, la Pologne et la Slovaquie.

Cette procédure lance un processus obligeant un pays surendetté à négocier un plan avec Bruxelles pour se remettre sur les rails.

Les sept pays avaient des déficits représentant un déficit entre les recettes publiques et les dépenses supérieures à 3% du produit intérieur brut, en violation des règles budgétaires du bloc.

Le centriste Macron a plongé la France dans la tourmente politique en appelant à un vote anticipé après la défaite écrasante de son parti face à l’extrême droite aux élections européennes du début du mois.

Le ministre des Finances Bruno Le Maire a averti que la France pourrait être plongée dans une crise de la dette si les programmes de dépenses de l’extrême droite ou d’une nouvelle alliance de gauche étaient adoptés.


L’incertitude politique a nui aux actions françaises puisque Paris, qui était la plus grande bourse d’Europe en termes de valorisation, a perdu sa couronne cette semaine au profit de Londres.

« Pas de retour à l’austérité »

Bruxelles réprimande les nations pour la première fois depuis que l’UE a suspendu les règles après la pandémie de Covid de 2020 et la crise énergétique déclenchée par la guerre en Ukraine, alors que les États soutenaient les entreprises et les ménages avec de l’argent public.

L’UE a passé deux ans durant la suspension à réviser les règles budgétaires pour les rendre plus réalisables et donner plus de latitude pour investir dans des domaines critiques comme la défense.

Mais deux objectifs sacrés demeurent : la dette d’un État ne doit pas dépasser 60 pour cent de la production nationale, avec un déficit public ne dépassant pas 3 pour cent.

« Après presque quatre ans de clause dérogatoire générale, nos politiques économiques et fiscales entrent désormais dans un nouveau cycle », a déclaré le commissaire européen à l’économie, Paolo Gentiloni, dans un communiqué.

« Cela ne signifie pas « retour à la normale », car nous ne vivons pas à une époque normale ; et certainement pas « retour à l’austérité », car ce serait une terrible erreur. »

La Commission proposera formellement aux ministres des Finances de l’UE d’ouvrir des procédures de déficit excessif pour les sept pays en juillet.

Il a également noté dans le communiqué de mercredi que la Roumanie n’avait « pas pris de mesures efficaces pour corriger » son déficit excessif, malgré l’ouverture d’une procédure en 2020 sur la base des données de 2019.

Les pays de l’UE ayant les ratios déficit/PIB les plus élevés l’année dernière sont l’Italie (7,4 pour cent), la Hongrie (6,7 pour cent), la Roumanie (6,6 pour cent), la France (5,5 pour cent) et la Pologne (5,1 pour cent).

Rompre avec le passé

Les pays qui ne parviennent pas à remédier à la situation peuvent en théorie se voir infliger des amendes équivalant à 0,1 % de leur produit intérieur brut (PIB) par an, jusqu’à ce que des mesures soient prises pour remédier à cette violation.

Dans la pratique, cependant, la commission n’est jamais allée jusqu’à imposer des amendes, craignant que cela puisse entraîner des conséquences politiques inattendues et nuire à l’économie d’un État.

Les États membres doivent envoyer leurs plans de dépenses pluriannuels d’ici octobre pour que l’UE les examine et la Commission publiera ensuite ses recommandations en novembre.

Selon les nouvelles règles, les pays ayant un déficit excessif doivent le réduire de 0,5 point chaque année, ce qui nécessiterait un engagement massif.

Mais les règles offrent désormais également une plus grande flexibilité pour les investissements dans des domaines critiques comme la défense et la transition verte et numérique.

Adoptées en 1997 avant l’arrivée de la monnaie unique en 1999, les règles connues sous le nom de Pacte de stabilité et de croissance visent à empêcher les politiques budgétaires laxistes qui préoccupent l’Allemagne en fixant l’objectif strict d’équilibre des comptes.

(AFP)

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