L’inflation britannique est revenue à 3,4% en février, mais les services restent un problème
L’inflation au Royaume-Uni a chuté plus que prévu pour atteindre son plus bas niveau depuis septembre 2021 en février, avec en tête une nouvelle baisse des prix des produits alimentaires.
L’indice des prix à la consommation a augmenté de 0,6 pour cent par rapport à janvier et de 3,4 pour cent par rapport à l’année précédente, selon les données de l’Office national des statistiques publiées mercredi, légèrement en dessous des prévisions consensuelles de 0,7 et 3,5 pour cent respectivement. L’inflation tournait autour de 4 %, soit le double de l’objectif de la Banque d’Angleterre, depuis trois mois.
Cette nouvelle est un bonus pour la Banque d’Angleterre, mais il est peu probable qu’elle entraîne à elle seule une baisse des taux d’intérêt lorsque le Comité de politique monétaire annoncera ses décisions jeudi. La livre sterling et les actions britanniques ont peu changé après la nouvelle.
« Le chemin vers l’objectif reste intact », a déclaré Sanjay Raja, analyste chez Deutsche Bank, dans une note aux clients. Il a ajouté qu’il s’attend à ce que l’inflation tombe à environ 2 pour cent d’ici avril, lorsque le nouveau plafonnement des prix du régulateur de l’énergie Ofgem fera baisser les factures moyennes de carburant. Cela devrait permettre à la banque de commencer à réduire le taux d’escompte avant l’été, a-t-il soutenu.
C’est également une évolution bienvenue pour le gouvernement britannique, qui a absolument besoin de mettre fin à une crise du coût de la vie avant d’affronter les électeurs plus tard cette année. L’inflation de l’alimentation et de l’énergie, deux postes volatils qui ont le plus d’impact sur la perception des consommateurs, est désormais fermement en retrait.
« Sur une base mensuelle, les prix à la production des produits alimentaires sont soit stables, soit légèrement négatifs depuis un certain temps déjà, et cela se répercute très sensiblement sur les consommateurs », a déclaré James Smith, analyste chez ING. « Le taux annuel d’inflation alimentaire se situe désormais à 5 pour cent et nous pensons qu’il pourrait être inférieur à 1 pour cent d’ici juin. »
Cependant, les chiffres n’étaient pas tous bons. L’inflation des services, qui a pris le pas sur l’alimentation et l’énergie comme moteur du taux global, n’a que légèrement diminué, passant de 6,1 à 6,0 pour cent, en grande partie à cause d’une nouvelle forte hausse des loyers des logements. Plusieurs hauts responsables de la banque ont averti que l’inflation « persistante » des services risquait de retarder et de ralentir le rythme des baisses de taux.
En outre, l’indice des prix à la production, qui est généralement un indicateur fiable de l’inflation future, a augmenté plus que prévu, soit une hausse de 0,4 pour cent sur l’année, tandis que les données du mois précédent ont également été révisées à la hausse.