L’imam tunisien expulsé de France s’engage à faire appel de la décision
Un imam tunisien expulsé de France pour des allégations de discours de haine a déclaré vendredi qu’il intenterait une action en justice pour tenter d’annuler la décision.
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Mahjoub Mahjoubi, originaire de la ville de Bagnols-sur-Cèze, dans le sud de la France, a dénoncé son éloignement comme étant « arbitraire ».
La décision du religieux intervient le jour où il a été expulsé de France pour « radicalisme » et « propos inacceptables », a déclaré le ministre français de l’Intérieur, Grald Darmanin, dans un communiqué publié jeudi sur X.
« L’imam radical Mahjoub Mahjoubi vient d’être expulsé du territoire national, moins de 12 heures après son arrestation. Nous ne laisserons personne s’en sortir sans rien faire », a déclaré Darmanin.
LImam radical Mahjoub Mahjoubi vient dtre expuls du territoire national, moins de 12h aprs son interpellation.
Cest la dmonstration que la loi Immigration, sans laquelle une telle expulsion aussi rapide naurait pas t possible, rend la France plus forte. Nous ne– Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 22 février 2024
L’homme de 52 ans a été arrêté puis expulsé jeudi vers la Tunisie, où il est arrivé peu avant minuit à bord d’un vol en provenance de Paris.
Mahjoubi vit en France depuis les années 1980 et est marié et père de cinq enfants.
Bien que tous ses enfants soient citoyens français, Mahjoubi disposait d’un titre de séjour en France. Son permis a été annulé par Darmanin.
« Rétrograde, intolérant et violent »
L’ordre officiel d’expulsion de Mahjoubi, consulté par l’AFP, indique que lors de sermons de février, il avait donné une image « rétrograde, intolérante et violente » de l’Islam qui encouragerait des comportements contraires aux valeurs françaises, des discriminations à l’égard des femmes et des « tensions avec la communauté juive ». et « radicalisation djihadiste ».
L’imam a également qualifié « le peuple juif d’ennemi », selon l’ordre, qui indique que Mahjoubi appelle à « la destruction de la société occidentale ».
L’imam a également été accusé d’avoir partagé une vidéo dans laquelle il qualifiait le « tricolore » sans préciser s’il voulait dire que le drapeau français était « satanique » et « sans valeur auprès d’Allah ».
Mahjoubi se défend, affirmant qu’il s’agit d’un « lapsus » et qu’il faisait référence aux rivalités entre supporters de football des différentes nations maghrébines lors de la récente Coupe d’Afrique des nations.
« Je me battrai pour revenir en France où je vis depuis 40 ans », a déclaré l’imam à l’AFP dans la maison de sa belle-famille à Soliman, à 30 kilomètres à l’est de Tunis.
Mahjoubi, qui dirige une entreprise de construction, a déclaré que sa famille, y compris son plus jeune enfant hospitalisé pour un traitement contre un cancer, dépendait entièrement de lui.
« Mon avocat va intenter une action en justice en France si le tribunal ne me rend pas justice, je ferai appel, puis je ferai appel devant la Cour européenne » des droits de l’Homme, a-t-il ajouté.
« Je n’ai pas insulté la communauté juive, ni le drapeau de la France », a-t-il déclaré.
« Un buzz » autour de la nouvelle loi française sur l’immigration
Dans un autre post sur X jeudi, Darmanin a déclaré que l’expulsion était une « démonstration » qu’une loi sur l’immigration récemment approuvée « rend la France plus forte ».
La loi durcissant les conditions de migration a été considérée comme faisant partie de la réponse du gouvernement à la montée de l’extrême droite dans les sondages d’opinion français.
« La fermeté est la règle », a déclaré Darmanin, qui a fustigé ce qu’il a qualifié d' »imam radical qui a tenu des propos inacceptables ».
Mahjoubi a dénoncé l’expulsion comme étant basée sur « une décision arbitraire », et a déclaré que Darmanin utilisait son cas pour « créer un buzz autour de la loi sur l’immigration ».
(FRANCE 24 avec AFP et Reuters)