L’extrême droite française domine les sondages à trois jours des élections anticipées
A trois jours des élections législatives anticipées convoquées par le président Emmanuel Macron après la défaite de son parti aux européennes il y a plus de deux semaines, l’extrême droite française est en tête des sondages. Le Rassemblement national de Marine Le Pen devrait remporter plus de 35% des voix au premier tour dimanche, suivi par une alliance de gauche à 29% et les centristes de Macron à environ 20%.
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L’avenir politique de la France était incertain jeudi, l’extrême droite étant en hausse dans les sondages, mais d’autres forces luttant jusqu’au bout, trois jours avant un vote parlementaire à enjeux élevés.
En fonction du résultat, le président Emmanuel Macron pourrait se retrouver dans une « cohabitation » tendue avec un Premier ministre d’un parti adverse, ou avec une chambre incapable de produire une majorité stable pendant au moins un an pour gouverner la deuxième économie et les principales armées de l’UE. pouvoir.
Les sondages suggèrent que les électeurs donneraient au Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen plus de 35% des voix au premier tour dimanche, avec une alliance de gauche à 29% et les centristes de Macron dans la poussière avec environ 20%.
Lorsqu’il a convoqué des élections anticipées après les élections européennes du 9 juin ratées par le RN, Macron avait espéré présenter aux électeurs un choix difficile quant à savoir s’ils devaient ou non remettre la France à l’extrême droite.
Mais cette campagne éclair de trois semaines « n’allait pas inverser les grandes tendances », a déclaré au quotidien Le Monde Brice Teinturier, directeur adjoint de l’institut de sondage Ipsos, ajoutant que « le bloc RN est incroyablement puissant ».
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Même les sondeurs français les plus expérimentés ont du mal à traduire ce niveau de soutien de base en un résultat final, car le second tour du 7 juillet – dont beaucoup devraient être des luttes à trois – peut voir les électeurs changer d’allégeance et de nouvelles alliances de convenance se former.
Un taux de participation plus élevé que d’habitude pourrait également transformer le vote.
Environ deux tiers des électeurs éligibles prévoient de voter, ce qui constituerait le niveau le plus élevé depuis 1997.
Jeudi, l’institut de sondage Harris Interactive Toluna prévoyait 250 à 305 sièges sur 577 pour le RN – ce qui lui permettrait d’obtenir la majorité absolue – tandis que l’Ifop-Fiducial suggérait que le parti pourrait plafonner à 260.
Le Pen envisageait déjà une majorité absolue et un chef de gouvernement RN, affirmant au quotidien Télégramme que le titre de commandant en chef des armées du président était « un titre honorifique, car c’est le Premier ministre qui tient les cordons de la bourse ».
Ainsi, « sur l’Ukraine, le président ne pourra pas envoyer de troupes », a-t-elle ajouté, remettant en cause son avertissement à Moscou selon lequel la France garderait toutes les options sur la table pour contrecarrer l’invasion russe de son voisin.
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Son candidat au poste de Premier ministre, Jordan Bardella, s’est déjà engagé à ne pas envoyer à Kiev de missiles à longue portée et d’autres armes susceptibles de frapper le territoire russe, ce qui constitue un revirement par rapport à la politique de Macron.
Le RN a également déclaré qu’il n’accepterait pas de former un gouvernement sans majorité absolue – laissant ouverte la possibilité qu’aucune force politique ne soit en mesure de maintenir un Premier ministre en place.
Dernier souffle
Dans l’espoir de défier tous les pronostics, l’actuel président Gabriel Attal – nommé il y a quelques mois par Macron comme le plus jeune Premier ministre français de l’histoire – affrontera le leader du RN Bardella et le leader du Parti socialiste Olivier Faure lors d’un débat télévisé jeudi soir.
Il s’agit de l’une des dernières occasions de convaincre les électeurs, la campagne étant officiellement suspendue samedi et pendant le vote de dimanche.
Les candidats n’avaient pas réussi à porter de coups décisifs lors d’une précédente confrontation diffusée mardi.
M. Attal a martelé mercredi son message tout au long de sa campagne éclair de trois semaines lors d’une étape dans le centre de la France, appelant les électeurs à rejeter un RN qui « stigmatise » une partie de la population et une alliance de gauche qui, selon lui, se livre au sectarisme.
Bardella pourrait tenter de clarifier certains de ses plans pour les portefeuilles des électeurs, après avoir eu du mal à expliquer comment il annulerait l’augmentation impopulaire de l’âge de la retraite de Macron ou façonnerait une politique visant à exempter les moins de 30 ans de l’impôt sur le revenu.
Il a été contraint de déclarer mercredi que « bien sûr, il y aurait un plafond » à l’exonération de l’impôt sur le revenu après avoir été contesté sur la question de savoir si le salaire de plusieurs millions de dollars de l’attaquant vedette français Kylian Mbappé ne serait pas imposé.
(AFP)
