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Les politiciens français tentent d’apaiser les agriculteurs en colère avant les élections européennes

Le nouveau Premier ministre français Gabriel Attal a rendu hommage ce week-end au secteur agricole du pays, répondant au mécontentement croissant des ouvriers agricoles en colère contre la bureaucratie et les coûts élevés.

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Autre étoile politique montante, Jordan Bardella, du Rassemblement national d’extrême droite, a également déclaré sa sympathie pour les agriculteurs, qui, selon lui, en ont assez des restrictions imposées par « l’Europe de Macron ».

Attal, s’exprimant samedi lors d’une réunion publique à Saint-Laurent-d’Agny (centre), a insisté sur le fait que l’agriculture était « un sujet absolument majeur… que je prends très au sérieux ».

Faisant l’éloge des agriculteurs du pays, il a promis de travailler à leur rendre la vie plus facile en réduisant les formalités administratives inutiles.

Presque au même moment, Bardella visitait une ferme laitière à Queyrac, dans le sud-ouest, pour dénoncer la politique du président Emmanuel Macron.

La colère monte contre « l’Union européenne et l’Europe de Macron », qui voulait « la mort de notre agriculture », a déclaré Bardella, député européen.

Les agriculteurs français sont exposés à une concurrence déloyale de la part de produits du monde entier qui ne respectent pas les normes strictes qu’ils doivent respecter, a-t-il ajouté.

Bardella mènera le Rassemblement national aux élections européennes de juin, où certains observateurs politiques pensent que cela pourrait constituer un défi majeur pour les principaux partis français.

« Je n’en peux plus »

Dans tout le pays, les agriculteurs français ont exprimé leur colère ces dernières semaines et ont une longue liste de griefs.

Ils sont mécontents de la hausse des coûts, des interdictions sur les pesticides autorisés dans d’autres parties du monde, du sentiment d’être écrasés par les normes strictes qui leur sont imposées et de ce qu’ils considèrent comme une concurrence déloyale des importations ukrainiennes.

Le prix du diesel est un autre point sensible, une question qui a contribué à déclencher les manifestations des gilets jaunes qui ont causé tant de problèmes à Macron lors de son premier mandat présidentiel.

Dans la région sud de l’Occitanie, un groupe d’ouvriers agricoles a lancé jeudi soir un blocus de l’autoroute A64 à Carbonne, à environ 45 kilomètres au sud-ouest de Toulouse.

Samedi, des dizaines de tracteurs bloquaient toujours l’accès, et une centaine de manifestants étaient rassemblés autour de braseros dans leur campement de fortune.

« On arrive à un point où on n’en peut plus », explique Benoît Fourcade, céréalier de 50 ans.

Si la France interdisait un jour le glyphosate, un désherbant controversé, il laisserait ses champs en jachère et s’inscrirait à l’usine la plus proche, a-t-il promis.

« Nous ne sommes pas contents de mettre les gens à la porte comme ça », a déclaré Nicolas Suspene, un agriculteur de 44 ans qui est également maire d’un village voisin. « Mais sinon, comment pouvons-nous nous faire entendre ? »

Le bureau du président Macron a demandé aux préfets de toute la France de sortir à la rencontre des agriculteurs ce week-end. Et lundi, Attal rencontrera les dirigeants des principaux syndicats agricoles.

Plus tard cette semaine, le gouvernement doit présenter ses derniers plans sur la manière d’aider la prochaine génération d’agriculteurs – leur âge moyen est actuellement de 51,4 ans.

Mais le secteur a déjà critiqué ces projets comme étant trop timides.

(AFP)

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