Les plages de France et d’Espagne font face à une augmentation des algues toxiques causée par le réchauffement climatique

Les touristes sont invités à rester vigilants sur les plages en France et en Espagne après une vague d’algues toxiques.

Le changement climatique a conduit à des mers semi-tropicales plus chaudes autour de l’Europe, provoquant des niveaux plus élevés d’algues toxiques Ostreopsis, selon l’Institut espagnol des sciences marines.

Les symptômes après avoir touché les algues comprennent une irritation de la peau, des troubles gastriques, des nausées, des vomissements et des symptômes pseudo-grippaux tels que fièvre, mal de gorge, éternuements et écoulement nasal.

Il infecte également la faune marine et a entraîné un grand nombre de décès parmi des espèces telles que les oursins, selon Marine Environment Research.

La hausse de la température de l’eau en Méditerranée entraînera la propagation de l’algue toxique Ostreopsis, qui persistera plus longtemps et en plus grande quantité, ce qui pourrait constituer une menace pour le tourisme à l’avenir, a déclaré le Dr Elisa Berdalet, de l’Institut des sciences marines.

La présence d’Ostreopsis est signalée sur le littoral méditerranéen depuis une quinzaine d’années mais sa présence sur les côtes françaises et basques est plus récente.

Il a été repéré pour la première fois dans l’océan Atlantique en 2021 et depuis lors, les proliférations d’algues microscopiques ont causé près de 900 empoisonnements le long de la côte basque environnante.

Les conclusions proviennent d’un récent rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), publié en mai.

Dans le document de 40 pages, le directeur général Benot Vallet met en garde contre les dangers du contact humain avec les algues et ses toxines.

Algue Ostreopsis photographiée à Gênes, en Italie, en 2006

(AFP/Getty)

Ces microalgues peuvent provoquer des intoxications humaines lorsque les cellules ou les toxines qu’elles contiennent sont présentes dans l’eau de mer, les aérosols ou dans certains fruits de mer, écrit-il.

L’ostéopsis peut dégager des vapeurs qui persistent dans l’air et peuvent attaquer les poumons ou causer d’autres problèmes de santé en cas d’inhalation.

Les personnes à risque comprennent les vacanciers, les pêcheurs et les nettoyeurs de plage ainsi que ceux qui restent près de la mer et ceux qui ont mangé des fruits de mer contaminés, a indiqué l’Anses dans son rapport.

Les personnes qui ont des problèmes respiratoires sont les plus à risque de présenter des symptômes, a déclaré Carole Catastini, qui a coordonné la recherche. Ils doivent éviter la côte lorsqu’il y a une floraison d’Ostreopsis.

L’Anses a sonné l’alarme sur la menace rampante lorsqu’elle a signalé une épidémie dans la destination populaire de Biarritz, sur la photo

(Getty Images)

Pour protéger la santé des professionnels et des touristes fréquentant les plages françaises dans les zones touchées, l’agence sanitaire a proposé un arbre de décision aux collectivités locales et aux agences sanitaires.

Les mesures recommandées vont de l’information du public lorsqu’il y a des algues dans l’eau à l’interdiction des activités nautiques et à la fermeture des plages.

L’agence française de la santé a également appelé à davantage de recherches sur la propagation de l’Ostreopsis et la menace possible pour l’homme et la vie marine.

Originaire des tropiques, Ostreopsis est arrivé en Europe dans les années 1990 et s’est propagé le long de la côte ces dernières années.

On le trouve maintenant sur presque toutes les plages espagnoles, soit dans l’eau, accroché aux rochers ou même au sable.

Les algues se sont propagées dans presque tous les coins de l’Espagne, selon des chercheurs

(EPA)

L’Anses a sonné l’alarme sur la menace rampante lorsqu’elle a signalé une épidémie dans la ville de Biarritz, sur la côte ouest.

Les nageurs, surfeurs et autres utilisateurs de la plage ont signalé des nausées, de la fatigue et des yeux infectés.

Maintenant, il avertit les vacanciers d’être conscients des épidémies, avec la possibilité que les autorités locales ferment les plages pendant les périodes de pointe d’infection en été.

Ce ne serait pas la première fois que la France met en place une interdiction en raison des algues toxiques. Des avertissements ont été mis en place le long de la Côte d’Azur en 2009 lorsque la baignade a été interdite.

La France a interdit la baignade sur les plages de la Côte d’Azur en 2009 en raison des algues toxiques

(AFP/Getty)

À ce jour, l’espèce a été détectée en grand nombre dans l’Atlantique ainsi que dans certaines parties de l’Algarve portugais et de la mer Cantabrique.

De rares cas d’intoxication alimentaire ont été rapportés hors d’Europe, par des individus ayant consommé des fruits de mer infectés, mais le lien avec Ostreopsis reste incertain.

Par mesure de précaution, l’Anses déconseille le ramassage de coquillages ou autres fruits de mer en cas de prolifération d’Ostreopsis.

« Les poissons doivent être éviscérés avant d’être consommés, car les toxines s’accumulent dans le tube digestif », a déclaré Nathalie Arnich, qui a également coordonné l’expertise.

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