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Les manifestations pro et anti-indépendance en Nouvelle-Calédonie divisent l’archipel français

Environ 40 000 manifestants, pour moitié fidèles à la France et pour moitié indépendantistes, sont descendus dans les rues de Nouma samedi. La manifestation visait un élargissement prévu de la liste électorale avant les élections provinciales qui auront lieu plus tard cette année en Nouvelle-Calédonie, un territoire français d’outre-mer dans le Pacifique.

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Le projet de loi constitutionnelle, qui permet d’élire les résidents ayant vécu au moins dix ans sur le territoire, est actuellement en examen parlementaire, alimentant les tensions entre partisans et opposants à l’indépendance de l’archipel vis-à-vis de la France.

Les manifestants se sont rassemblés dans le centre-ville de Nouma et ont été séparés par les forces de l’ordre.

Des manifestants de plusieurs partis loyalistes brandissent des drapeaux nationaux français et brandissent une banderole
Les manifestants de plusieurs partis loyalistes brandissent des drapeaux nationaux français et tiennent une banderole indiquant « Prendre en otage notre démocrate y’en a marre » (enlevez notre démocratie de vous) alors qu’ils défilent lors d’une manifestation pour soutenir l’élargissement de l’électorat pour le prochain élections provinciales en Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, le 13 avril 2024. AFP – THÉO ROUBY

La participation démocratique croissante des habitants locaux a mis les groupes indépendantistes en désaccord avec ceux qui veulent maintenir des liens forts avec Paris, et la communication entre les groupes est au point mort, malgré les efforts de Paris pour intensifier le dialogue.

« C’est la France », dit Guillaume (17 ans), habitant de Koumac, au nord de la Grande-Terre. « Nous avons voté ‘non’ à l’indépendance à trois reprises. Si les indépendantistes ne voulaient pas voter, c’est leur problème », en référence au référendum de 2021 boycotté par l’opposition.

« La paix est menacée parce que l’Etat a perdu son impartialité », affirme Roch Wamytan, l’un des dirigeants de l’Union caldonienne, principal parti indépendantiste du FLNKS (Front kanak et socialiste de libération nationale). « Cela a touché un tabou et nous devons résister. Assouplir les listes électorales, c’est la mort. »

Les indépendantistes estiment que la loi « rompt les règles fondamentales qui ont établi la paix dans ce pays », selon Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union caldonienne.

L’assouplissement des règles électorales prévu dans le projet de loi constitutionnelle pourrait perturber l’équilibre politique établi en 1998 après une période de violence et de guerre civile.

Les élections provinciales déterminent la représentation des partis au Congrès de Nouvelle-Calédonie, l’organe législatif du territoire, et Paris les a reportées en mars pour permettre aux changements constitutionnels d’entrer en vigueur, jusqu’au « 15 décembre (2024) au plus tard ».

Selon un rapport du Sénat, l’introduction du projet de loi entraînerait une augmentation des listes électorales de 14,5%, ajoutant 12 441 Calédoniens d’origine et 13 400 Français résidant sur le territoire de manière continue depuis au moins dix ans.

(Avec les fils de presse)

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