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Les manifestations des agriculteurs français constituent un premier test pour le nouveau gouvernement de Macron

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Les agriculteurs français ont commencé à bloquer les autoroutes et à cibler les bâtiments gouvernementaux pour exprimer leur colère face à la hausse des coûts et à ce qu’ils appellent une bureaucratie étouffante au niveau national et européen.

Pour atteindre nos objectifs, la violence n’est pas la solution, mais certains agriculteurs en ont tout simplement assez, a déclaré lundi Arnaud Rousseau, président du plus grand syndicat agricole du pays, la FNSEA, sur la radio France Inter. Il a promis d’autres manifestations jusqu’à ce que les préoccupations des agriculteurs soient prises en compte.

Dès aujourd’hui, durant toute la semaine et aussi longtemps que nécessaire, un certain nombre d’actions seront organisées.

Les manifestations constituent la première crise pour Gabriel Attal, que le président Emmanuel Macron a nommé Premier ministre il y a deux semaines. Il devait rencontrer Rousseau lundi, ce dernier promettant d’émettre des exigences claires afin que nous puissions obtenir des réponses claires.

Le gouvernement a annoncé depuis des mois qu’il présenterait une législation pour aider les agriculteurs, mais a repoussé dimanche la proposition de quelques semaines, affirmant qu’il souhaitait l’améliorer.

Le mouvement en France, le plus grand producteur agricole de l’UE et l’un des principaux bénéficiaires des subventions de la Politique agricole commune du bloc, intervient alors que des manifestations similaires ont eu lieu ces dernières semaines en Allemagne, aux Pays-Bas, en Pologne et en Roumanie.

Même si la colère des agriculteurs a parfois été déclenchée par des mesures nationales telles qu’une taxe sur les carburants en Allemagne, il existe également un large consensus contre la stratégie européenne de la ferme à la table, qui vise à réduire l’utilisation de pesticides et à imposer de nouvelles règles pour prendre en compte le changement climatique dans l’agriculture. les pratiques.

En France, les agriculteurs citent également parmi leurs griefs les formalités administratives gouvernementales, la concurrence des importations bon marché et la pénurie d’eau. Beaucoup disent qu’ils sont pénalisés par la hausse des prix du diesel pour leurs tracteurs, du gaz, de l’électricité et des engrais, tout en luttant pour les répercuter sur les clients, les fabricants et les détaillants de produits alimentaires, dans un contexte de prix de gros déprimés.

Lundi, des agriculteurs d’un convoi de tracteurs et de camions près de Perpignan, dans le sud-ouest de la France, ont déversé des pierres et du gravier pour bloquer les sorties d’autoroute, tandis que d’autres ont bloqué les routes menant à la centrale nucléaire de Golfech, au nord de Toulouse. Ces actions font suite à des mesures similaires prises le week-end, lorsque les autoroutes et les routes près de Toulouse ont été fermées.

Les protestations dans le sud-ouest ont été exacerbées par la lutte des agriculteurs contre une maladie qui frappe le bétail et par les critiques selon lesquelles le gouvernement a tardé à apporter son aide.

Arnaud Gaillot, président du syndicat des jeunes agriculteurs, a prévenu que le gouvernement aurait du mal à résoudre la crise tant les problèmes alimentent la colère des agriculteurs. Il y a un tel malaise et une incompréhension parmi les agriculteurs que la question sera complexe à gérer pour Attal, a-t-il déclaré sur France 2. Si le gouvernement ne réagit pas, les protestations vont s’étendre.

Les risques politiques pour Attal sont considérables. Le Rassemblement National d’extrême droite a cherché à attiser la colère rurale parce qu’il considère la réaction verte comme un vainqueur des élections européennes de juin.

Le leader du RN Jordan Bardella s’est engagé dimanche à se tenir aux côtés des agriculteurs lors d’une visite en Gironde, près de Bordeaux. Il a comparé les protestations à un cri du peuple français qui ne veut pas que son mode de vie disparaisse et a critiqué la stratégie de l’UE de la ferme à la table et les accords commerciaux signés par le bloc comme contribuant au déclin de l’agriculture française.

Il faut soutenir ce mouvement qui s’étend à toute l’Europe, a-t-il déclaré à un groupe d’agriculteurs rassemblés dans une grange. C’est Bruxelles qui décide et vous qui souffrez.

Reportage supplémentaire d’Adrienne Klasa

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