Les logiciels sont nuls, mais ce n’est pas obligatoire
Vous ne pouvez pas le voir, l’entendre, le goûter, le sentir ou le sentir, mais les logiciels sont partout autour de nous. Elle est à la base de la civilisation moderne, même si elle consomme plus d’énergie, de richesse et de temps que nécessaire et rejette une quantité importante de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. L’industrie du logiciel et le code qu’elle diffuse doivent être beaucoup plus efficaces afin de minimiser les émissions attribuables aux programmes exécutés dans les centres de données et sur les réseaux de transmission. Deux approches du développement de logiciels présentées dans SpectreLe numéro d’avril 2024 peut nous aider à y parvenir.
Dans Why Bloat Is Still Softwares Biggest Vulnerability, Bert Hubert rend hommage au célèbre informaticien et inventeur de Pascal, Niklaus Wirth, dont l’essai influent A Plea for Lean Software est paru dans Ordinateur IEEE en 1995. L’essai de Wirth s’appuie sur une méthodologie conçue pour la première fois par Spectre le rédacteur en chef Robert N. Charette, qui, au début des années 1990, a adapté le système de production Toyota pour le développement de logiciels.
Hubert souligne que le code volumineux offre des surfaces d’attaque géantes aux mauvais acteurs. Les hacks malveillants et les attaques de ransomwares, sans parler des pannes logicielles banales, sont comme le temps actuel : partiellement nuageux avec 50 % de chances que votre application plante ou que vos informations personnelles circulent sur le Dark Web. À l’époque, les ressources informatiques limitées obligeaient les programmeurs à écrire du code allégé. Aujourd’hui, disposant de ressources beaucoup plus robustes, les codeurs écrivent des millions de lignes de code pour des applications relativement simples qui font appel à des centaines de bibliothèques de provenance, comme le dit Hubert, inconnues.
Il existe déjà une grande partie de l’écosystème de développement logiciel qui se soucie de cet espace et ne sait tout simplement pas quoi faire. Asim Hussain, Fondation Web verte
Entre autres choses, il plaide en faveur d’une législation s’inspirant de ce que l’Union européenne tente de faire respecter : NIS2 pour les services importants ; la Cyber Resilience Act pour presque tous les logiciels et appareils électroniques commerciaux ; et une directive remaniée sur la responsabilité du fait des produits qui s’étend également aux logiciels. Hubert, lui-même développeur de logiciels, suit la voie du « Lean » : son programme de partage d’images de 3 mégaoctets Trifecta fait le même travail que d’autres programmes qui utilisent des centaines de mégaoctets de code.
En théorie, un logiciel Lean devrait être un logiciel vert. En d’autres termes, il doit fonctionner de manière si efficace qu’il réduit la quantité d’énergie utilisée dans les centres de données et les réseaux de transmission. Dans l’ensemble, on estime que les secteurs de l’informatique et des communications représentent 2 à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et, selon une étude de 2018, ils pourraient atteindre 14 % d’ici 2040. Et cette étude a été publiée avant l’explosion des applications d’IA, dont la soif insatiable de ressources informatiques et de puissance nécessaire pour alimenter les algorithmes exacerbe un problème déjà complexe.
Heureusement, plusieurs groupes travaillent sur des solutions, notamment la Green Web Foundation. Le GWF a été créé il y a près de 20 ans pour comprendre comment fonctionne Internet et a désormais pour objectif un Internet sans énergie fossile d’ici 2030.
Il existe trois manières principales d’atteindre cet objectif, selon le président et directeur exécutif de la fondation, Asim Hussain : utiliser moins d’énergie, utiliser moins de ressources physiques et utiliser l’énergie de manière plus prudente, par exemple en faisant en sorte que vos applications fassent plus lorsqu’il y a de l’énergie éolienne et l’énergie solaire est disponible et moins quand il n’y en a pas.
Il existe déjà une grande partie de l’écosystème du développement logiciel qui se soucie de cet espace – ils ne savent tout simplement pas quoi faire, a déclaré Hussain. Spectre la rédactrice en chef Rina Diane Caballar. C’est désormais le cas, grâce aux rapports détaillés de Caballars et au guide pratique qu’elle inclut dans We Need to Decarbonize Software. Les programmeurs disposent des outils nécessaires pour rendre les logiciels plus simples et plus écologiques. C’est désormais à eux, et comme nous l’avons vu dans l’UE, à leurs législateurs, de faire d’un code durable et sécurisé leur priorité absolue. Le logiciel n’a pas besoin d’être nul.
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