Les femmes cinéastes progressent régulièrement en France

Aux yeux de Daniela Elstner d’Unifrance, la richesse des talents présents cette année à Venise est un gage de bonne santé pour l’industrie française dans son ensemble. « Aujourd’hui, les directeurs de festival regardent la France d’une manière légèrement différente », déclare Elstner. « Nous pouvons trouver des éminences comme Frederick Wiseman aux côtés [emerging talents] comme Alice Diop. C’est la force d’une bonne sélection : il faut des noms, il faut des surprises, il faut mélanger.

Aux côtés de Diop et Wiseman (dont « A Couple » est en français, sinon une production majoritairement française), la liste de Venise de cette année comprend également « Other People’s Children » de Rebecca Zlotowski et « Our Ties » de Roschdy Zem – formant peut-être une délégation plus remarquable pour le fait qu’aucun n’avait concouru à Venise auparavant que pour la parité presque accessoire entre les sexes du mélange.

Cela semble tout à fait le point pour l’organisme de promotion du film. « Que tant de femmes fassent des films et les amènent en compétition est très spécifique à [this country]», explique Elstner. « Les réalisatrices travaillent désormais à un rythme similaire à celui des hommes, [and we’ve seen improvements in financing] donc la différenciation n’est plus faite.

Alors que les réalisatrices ont ébloui le circuit des festivals au cours des dernières années, attirant l’attention, les éloges et certains des plus grands prix de tous, dans les données froides, le nombre de cinéastes de l’industrie gauloise en construction pérenne reste au même cran de 10 % à 15 % depuis 10 ans.

Et donc, alors qu’elle se prépare pour une tournée de festivals chargée – soutenant un projet avec d’autres couchettes de haut niveau à Toronto, New York et Londres à venir après Venise – la réalisatrice de « Saint Omer » Diop estime qu’il est particulièrement important de frapper un ton singulier avec un œil dans le futur.

« En France, il y a encore un certain nombre de fantasmes et de projections qui pèsent sur ce qu’une cinéaste noire doit être ou ce qu’elle peut faire », explique Diop. « Donc, pour que nos nouvelles voix deviennent permanentes, nous devons prendre soin de chacune, traiter chacune de manière individuelle. Nous devons être considérées comme des cinéastes point par point, et ne pas nous voir attribuer une place qui rassure, qui confirme les fantasmes sur ce qu’une cinéaste noire doit, peut et est censée faire.

« Pour continuer à faire des films, nous devons nous considérer comme des cinéastes aux regards singuliers qui, mis côte à côte, présentent une nouvelle façon de regarder la France », ajoute-t-elle. « Parce que nous avons de nouvelles histoires, totalement inédites, sur ce que cela signifie d’être une femme française. »

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