Les épidémies ont atteint un niveau record en France en 2022
La France a signalé un nombre record d’épidémies d’origine alimentaire en 2022, selon des données récemment publiées.
Les foyers notifiés ont atteint leur plus haut niveau depuis le début de la surveillance en 1987 et ont poursuivi la tendance à la hausse observée avant la pandémie de COVID-19.
En 2022, 1 924 foyers ont été déclarés, touchant 16 763 personnes, dont 643 hospitalisées et 17 décès, a indiqué Santé publique France.
Pour 376 foyers, un agent pathogène a pu être confirmé dans les aliments ou chez au moins une personne malade. Un agent pathogène a été suspecté sans confirmation microbiologique pour 1 260 foyers. Pour 288 foyers, aucun agent infectieux n’a été identifié ou suspecté.
Incidents confirmés
Comme les années précédentes, l’agent pathogène le plus fréquemment confirmé était Salmonella avec 158 foyers. Soixante-deux étaient des Salmonella Enteritidis, 15 étaient des Salmonella Typhimurium et cinq étaient des Salmonella Typhimurium monophasiques. Pour 66 foyers, le sérotype n’était pas connu. Les autres sérotypes comprenaient Virchow, Ajiobo, Derby, Dublin, Litchfield, Mikawasima, Napoli, Stanley et Venaziana.
Les épidémies confirmées de Salmonella étaient responsables de 975 maladies et de 165 hospitalisations. Pour 39 pour cent de ces flambées, la consommation d’œufs ou de produits à base d’œufs a été soupçonnée comme source d’infection.
Bacillus cereus a provoqué 57 épidémies avec 1 486 maladies, Staphylococcus aureus en a causé 24 avec 508 cas et Clostridium perfringens a provoqué 20 épidémies avec 487 patients.
Campylobacter a provoqué 60 épidémies confirmées avec 321 cas et huit épidémies étaient dues à l’histamine avec 49 patients. Neuf épidémies étaient dues à E. coli et sept E. coli producteurs de shigatoxines (STEC). Shigella, Yersinia enterocolitica et Trichinella ont toutes provoqué trois épidémies, tandis que Clostridium botulinum était responsable de deux épidémies.
Éclosions avec des agents pathogènes suspectés
Les agents pathogènes suspectés les plus courants étaient Bacillus cereus, Staphylococcus aureus et Clostridium perfringens. Ils étaient principalement associés à la consommation d’aliments mixtes ou de plats cuisinés. Pour ces trois pathogènes, le nombre de patients était de 7 062 et 129 hospitalisations.
La salmonelle a provoqué 74 épidémies avec 369 cas et l’histamine a provoqué 49 épidémies avec 292 cas. E. coli était lié à 11 épidémies et STEC à 17. La ciguatera était à l’origine de 10 épidémies, trois étaient dues à des champignons et une à Listeria et une à Dinophysis, qui provoquent une intoxication diarrhéique par les fruits de mer.
La consommation de fruits de mer était à l’origine de 39 pour cent des épidémies virales confirmées ou suspectées. Une augmentation hivernale des épidémies causées par des virus entériques, principalement des norovirus, est observée chaque année.
Entre 2021 et 2022, la part des épidémies consécutives à des repas en famille a diminué, tandis que les épidémies consécutives à des repas au restaurant ont augmenté. La salmonelle est l’agent pathogène le plus souvent confirmé ou suspecté lors des repas familiaux. Les foyers liés aux traiteurs, aux cantines scolaires ou aux restaurants d’entreprise, étaient principalement dus à Bacillus cereus et Staphylococcus aureus.
Pour un tiers des foyers confirmés ou suspectés, les aliments suspectés étaient multiples ou composés d’ingrédients variés comme des salades composées ou des sandwichs. Les autres sources comprenaient la viande, le poisson, la volaille et les produits laitiers.
Une ou plusieurs mesures correctives ont été mises en place par les autorités dans près de 600 foyers survenus dans des établissements commerciaux. Une dizaine de retraits ou rappels de produits ont été effectués suite à des foyers.
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