Les entreprises françaises d’armement fabriqueront directement sur le sol ukrainien, déclare le ministre de la Défense
La France envisage de faire produire par certains de ses fabricants d’armes des équipements militaires indispensables directement sur le sol ukrainien pour aider le pays dans sa guerre contre la Russie, a déclaré vendredi le ministre de la Défense Sébastien Lecornu.
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« Trois entreprises françaises vont nouer des partenariats avec des entreprises ukrainiennes, notamment dans les secteurs des drones et des équipements terrestres, pour produire des pièces détachées sur le sol ukrainien, et peut-être à l’avenir des munitions », a-t-il précisé.
« L’idée est de faire fonctionner les premières unités de production dès cet été », ajoute Lecornu.
Il a laissé entendre que parmi les sociétés impliquées figureraient le constructeur de chars KNDS, la structure holding formée par le français Nexter et l’allemand Krauss-Maffei-Wegmann.
Cette annonce intervient un jour après que le président Emmanuel Macron a déclaré que la France n’exclurait aucune possibilité de soutenir l’Ukraine deux ans après le début de l’invasion russe, selon les dirigeants de plusieurs grands partis politiques français.
S’exprimant après la réunion de deux heures et demie, les chefs de parti ont déclaré que les discussions avec Macron les préoccupaient. Certains l’ont accusé d’utiliser le conflit pour renforcer la position de sa coalition avant les élections européennes cruciales de cet été.
La semaine dernière, le président a stupéfié de nombreuses personnes en Europe en refusant d’exclure l’envoi de troupes terrestres occidentales en Ukraine, soulignant le durcissement de la position de la Russie.
Plus tôt cette semaine, Macron a exhorté les alliés de l’Ukraine à ne pas se montrer « lâches » en soutenant l’ex-pays soviétique dans sa lutte contre l’invasion russe.
Certains dirigeants de partis ont déclaré jeudi que Macron préconisait une approche « sans limites » pour contrer le président russe Vladimir Poutine.
Depuis Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré jeudi que Macron « continue d’élever le niveau de l’implication directe de la France » dans la guerre en Ukraine.
« Un jour, ce sera le tour de vos soldats »
Le Parlement français aura l’occasion de voter sur la stratégie du pays envers l’Ukraine, y compris un traité de sécurité bilatéral signé avec Kiev le mois dernier.
Des débats et des votes non contraignants auront lieu mardi prochain à la chambre basse de l’Assemblée nationale et mercredi à la chambre haute du Sénat.
Jeudi, Macron a également rencontré la présidente moldave Maia Sandu, promettant le « soutien indéfectible » de la France à son ex-pays soviétique alors que les tensions montent entre Chisinau et les séparatistes pro-russes.
Au cours de la réunion, les deux hommes ont signé un accord bilatéral de défense, ainsi qu’une « feuille de route économique », bien qu’aucun détail n’ait été fourni.
La France a également organisé une vidéoconférence de 28 pays, dont l’Ukraine, pour donner suite aux initiatives discutées lors d’un sommet international sur l’Ukraine organisé par Macron la semaine dernière.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, était parmi les participants.
« L’Ukraine n’a jamais demandé (…) que des troupes étrangères combattent à ses côtés », écrit-il jeudi dans le journal Le Monde. « Nous avons toujours eu confiance en nos propres combattants. »
Mais « l’Ukraine a besoin de davantage de munitions d’artillerie et de missiles à longue portée », a-t-il ajouté.
« Il a besoin de systèmes de défense aérienne Patriot… d’installations pour réparer plus rapidement ses véhicules militaires… de formation pour ses soldats sur les bases en Ukraine. »
Sinon, dit-il, « un jour, ce sera le tour de vos soldats ».
(FRANCE 24 avec AFP et Reuters)