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Les émissions de gaz à effet de serre en France ont diminué de 4,8 % en 2023, soit deux fois plus qu’en 2022

La centrale à charbon de Cordemais, dans l'ouest de la France, le 10 mars 2024, derrière un champ inondé par les marées hautes.

Le ministre français de l’Environnement, Christophe Bchu, affirme qu’il ne revendique pas la victoire. Mais, sur le plateau du JT du soir de TF1, mercredi 20 mars, il a eu du mal à cacher sa satisfaction, annonçant une année « historiquement bonne » dans la lutte contre le changement climatique en France.

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Les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 4,8% en 2023 par rapport à 2022, selon les chiffres provisoires publiés jeudi par le Centre interprofessionnel d’étude des pollutions atmosphériques (CITEPA), l’organisme chargé de réaliser cet inventaire. Il s’agit de la baisse la plus forte depuis 2015 et presque du double de celle de 2022, où l’on avait enregistré une baisse de 2,7 %.

Les activités sur le territoire français ont émis au total 385 millions de tonnes de CO2 équivalent (Mt CO2e) en 2023 hors importations et puits de carbone. C’est moins qu’en 2020, lorsque la pandémie de Covid-19 et une série de confinements avaient entraîné une baisse des émissions à 392 Mt de CO.2e. Les émissions de carbone ont été réduites de 29 % depuis 1990.

Pour la première fois, la baisse est commune à tous les secteurs. Elle est plus marquée dans la production d’électricité (-14 %), du fait d’une forte production nucléaire, mais aussi, « dans une moindre mesure », de l’hydroélectricité, de l’éolien et du solaire, rapporte le CITEPA. Cela marque surtout la fin d’une situation sans précédent, qui a vu en 2022 l’arrêt d’un grand nombre de réacteurs nucléaires en raison de problèmes de maintenance et de corrosion, conduisant à un recours accru aux centrales électriques au gaz et au charbon.

Les émissions ont également diminué de 8 % dans l’industrie, portées par une baisse de la production industrielle, notamment dans les secteurs du ciment, de la chimie et de l’acier. « Par ailleurs, la consommation de gaz naturel a baissé de 19 % dans la grande industrie, et le secteur industriel poursuit ses efforts de décarbonation », ajoute le CITEPA.

Réductions par les ménages et les entreprises

La consommation d’énergie dans les bâtiments a également contribué à la baisse des chiffres (-6%). Parmi les raisons de cette bonne performance, l’organisation cite les comportements d’économie d’énergie de la part des ménages et des entreprises, la poursuite des rénovations énergétiques aidées par des incitations financières, les températures plus chaudes en janvier et décembre 2023 qu’en 2022, ce qui signifie une moindre consommation de chauffage, et la hausse des consommations d’énergie. des prix.

Le changement le plus significatif concerne le secteur des transports, qui est le plus polluant, représentant 32 % des émissions nationales. Les émissions du secteur stagnent ou augmentent régulièrement depuis une décennie. En 2023, ils ont baissé de 3 %, atteignant leur plus bas niveau depuis 2009, hors Covid-19. Cela s’explique par la combinaison de plusieurs éléments : hausses ponctuelles du prix de l’essence, baisse des ventes de véhicules diesel compensée par une hausse de celles à motorisation électrique ou hybride, et « changements de comportements (frugalité, report modal, covoiturage notamment) ». « , détaille le CITEPA. Le seul point noir est l’envolée des émissions du secteur du transport aérien, en hausse de 21 % pour les vols intérieurs et de 27 % pour les vols internationaux.

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