Les droits de succession sont un champ de mines à naviguer en France et au Royaume-Uni

En tant que ressortissant britannique vivant en France, êtes-vous redevable des droits de succession britanniques, des droits de succession français ou des deux ?

La France et le Royaume-Uni ayant conclu une convention de double imposition pour les successions, la réponse simple est que votre succession est imposable en France si vous êtes un résident habituel mais, bien sûr, rien n’est jamais simple avec la fiscalité.

Lire la suite : La planification successorale en France et comment en faire profiter votre famille

Il existe de nombreuses circonstances d’héritage différentes dont vous devez être conscient, et les droits de succession britanniques peuvent continuer à vous affecter plus que vous ne le pensez.

La planification successorale et la fiscalité transfrontalières peuvent être un champ de mines.

Assurez-vous de bien faire les choses si vous souhaitez que votre patrimoine soit réparti selon vos souhaits et réduire les droits de succession pour vos héritiers.

La question domiciliaire

Le régime du domicile britannique, avec ses statuts de domicile d’origine, de domicile d’élection et de domicile réputé, est particulièrement complexe.

En règle générale, l’assujettissement à l’impôt sur les successions britannique (IHT) dépend du domicile plutôt que de la résidence.

Vous pouvez vivre en dehors du Royaume-Uni pendant des années et y rester domicilié, ce qui vous rend potentiellement responsable des droits de succession dans deux pays. Dans tous les cas, les actifs au Royaume-Uni sont toujours évalués pour UK IHT.

La situation est cependant différente avec la France.

La France et le Royaume-Uni ont une convention fiscale spécifique sur les successions, destinée à éviter la double imposition.

Lire la suite : France ou Royaume-Uni : payez-vous vos impôts dans le bon pays ?

Les deux pays imposent les actifs mondiaux mais, en vertu de cette convention, les ressortissants britanniques résidents de longue durée en France sont réputés domiciliés en France aux fins de l’impôt sur les successions.

Vous devez cependant être prudent avec le règlement européen sur les successions.

Bruxelles IV couvre les questions successorales transfrontalières et permet aux ressortissants étrangers résidant en France de choisir si le droit successoral français ou national s’appliquera à leur décès.

Cependant, si vous optez pour le droit britannique, vous pourriez dans certaines circonstances ne pas être considéré comme domicilié en France au Royaume-Uni, et les droits de succession britanniques s’appliqueraient donc à votre succession mondiale ainsi que les droits de succession français.

Selon votre situation, il peut exister d’autres moyens de contourner le droit successoral français, alors prenez conseil auprès d’un professionnel.

Résidents français quittant ou faisant don d’actifs dans le monde entier

Si vous résidez de manière permanente en France, les biens que vous cédez de votre vivant ou léguez en cas de décès sont soumis aux droits de succession français, sous réserve de toute convention fiscale.

À condition que vous ne choisissiez pas que la loi britannique sur les successions s’applique aux actifs, vous n’êtes pas assujetti à l’impôt sur les successions britanniques sur les actifs en dehors du Royaume-Uni (mais les dons peuvent toujours avoir des implications en matière d’impôts sur les successions au Royaume-Uni).

Résidents français quittant des actifs britanniques

Dans ce cas, l’impôt est dû dans les deux pays, mais un crédit est accordé en France pour l’impôt payé au Royaume-Uni.

Vous ne payez pas d’impôt deux fois, mais vous payez le montant le plus élevé.

Résidents français recevant un héritage ou une donation

Si vous avez résidé en France pendant au moins six des 10 dernières années, vous devez généralement payer des droits de succession français sur les successions ou les donations que vous recevez (sous réserve des dispositions des conventions fiscales).

Ceci s’applique même si le donateur et les biens sont hors de France. Des sanctions sont prévues en cas de non-déclaration de tels héritages/donations.

Grâce à la convention fiscale Royaume-Uni/France, cette règle générale ne s’applique cependant pas aux résidents français recevant un héritage du Royaume-Uni.

Vous n’avez pas à payer de droits de succession français, à condition que le défunt soit domicilié au Royaume-Uni et qu’il n’y ait pas d’actifs français. La succession aura été soumise à l’impôt britannique.

Notez cependant que le traité France/Royaume-Uni ne s’applique qu’aux successions.

Si vous recevez un don d’un domicile au Royaume-Uni, vous paierez l’impôt français si vous avez été résident pendant six des 10 dernières années.

Résidents britanniques détenant des actifs en France

En tant que résident britannique, les actifs que vous possédez en France sont soumis aux droits de succession français et font également partie de votre succession aux fins des droits de succession britanniques si vous êtes domicilié au Royaume-Uni.

Vos héritiers ont droit à un crédit d’impôt payé en France.

Impôt sur les successions au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, l’impôt est calculé sur l’ensemble de votre succession et payé par la succession.

Les conjoints sont généralement exonérés, mais sinon, peu importe qui sont les bénéficiaires.

Le taux d’imposition fixe de 40 % et l’abattement de 325 000 s’appliquent à tous.

Le Royaume-Uni dispose d’une allocation supplémentaire (la tranche résidentielle à taux zéro), qui est actuellement de 175 000 (les deux allocations sont gelées jusqu’en 2026).

Cela profite à de nombreuses familles, mais il y a des limites.

Il ne s’applique qu’aux biens résidentiels dans lesquels vous avez vécu, par exemple, et uniquement lorsqu’ils sont reçus directement par les descendants (à l’exclusion donc de nombreuses fiducies).

L’allégement diminue pour les successions d’une valeur supérieure à 2 millions, et les successions de plus de 2,35 millions ne bénéficient d’aucune tranche de taux nulle résidentielle.

Droits de succession français

En France, les conjoints/concubins (Pacs) bénéficient également de l’exonération fiscale des successions, mais paient l’impôt sur les donations.

L’impôt est calculé et payé par chaque bénéficiaire, chaque personne à qui vous léguez des actifs doit payer personnellement l’impôt dû.

Les taux et les allocations varient selon le bénéficiaire, la famille proche étant bien mieux lotie que les personnes éloignées ou non apparentées.

Par exemple, les enfants paient des impôts à des taux progressifs de 5% à 45%, et chacun reçoit une allocation de 100 000.

En revanche, les non-parents paient un forfait fixe de 60%, avec une petite allocation de 1 594.

Les personnes non apparentées comprennent les partenaires non mariés (sauf dans le cadre d’un Pacs/pacs) et les beaux-enfants.

Les enfants pourraient être imposés en tant que personnes non apparentées

Si vous avez des enfants adultes issus d’une relation précédente, vous ne les considérerez peut-être pas comme les beaux-enfants de votre conjoint, mais si vous laissez des biens à votre conjoint, qui les transmet ensuite à vos enfants à son décès, ils seront imposés comme des non-parents. .

Vos enfants paieront donc un impôt à 60 % et perdront l’abattement de 100 000.

Recherchez toutes vos options pour voir comment vous pouvez protéger à la fois votre conjoint et vos enfants.

Pour les expatriés britanniques, la planification successorale est une partie compliquée de la vie en France, il y a tellement de façons de se tromper.

Mais il existe également des possibilités de planification pour réaliser vos souhaits et garantir une imposition moins élevée pour vos héritiers.

Un peu de temps et d’efforts auprès d’un spécialiste, des conseils professionnels s’avéreront bénéfiques et vous donneront la tranquillité d’esprit.

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