Les douanes françaises « submergées » après une crise record de cocaïne en 2024
Près de 10 tonnes dans un conteneur à Dunkerque, 200 kg dans des valises à Roissy800 kg dans un camion: Depuis janvier, les responsables des douanes ont multiplié les crises spectaculaires de cocaïnequi témoigne du trafic qui «submerge» leurs services.
« Avec Plus de 110 tonnes de médicaments saisis en 2024Pour une valeur de 1,2 milliard d’euros « sur le territoire », les douanes ont encore une fois atteint près des deux tiers des crises de stupéfiants dans notre pays « , a noté lundi le ministre des comptes publics, Amélie de Montchalin.
« Elle a une fois de plus montré qu’elle était en première ligne contre ceux qui veulent gangrenère notre entreprise par le Narcotrafic », a-t-elle ajouté lors de la présentation du rapport des douanes annuel à La Seyne-sur-Mer (VAR).
Une augmentation de 130% par rapport à 2023
En 2024, les services de douane ont pris 20,97 tonnes de poudre blanche, une augmentation de 74% contre 2023 (12,3 tonnes), selon les chiffres de leur rapport annuel, publié lundi. Il était de 17,8 tonnes en 2022, 18,6 en 2021, a déclaré ce rapport.
Avec tous les services de police et de gendarmerie mais aussi de la Marine, les autorités françaises ont saisi 53,5 tonnes de cocaïne en 2024, soit une augmentation de 130% contre 2023 (23 tonnes). Une vraie « marée blanche », selon un agent des douanes basé dans le sud de la France.
« Dire que nous ne sommes pas un peu submergés par le phénomène serait menti », abonde Gilbert Beltran, directeur des douanes interrégional de Paris Aéroports.
Vendredi matin, ses services ont également saisi Roissy-Charles de Gaulle aéroport 4,8 kg dans les valises d’un passager brésilien, en transit de Sao Paulo pour rejoindre Hambourg.
Le « Blanche » a été habilement caché dans les bagages, comprimé dans deux plaques roulées de film plastique noir et placée dans le double fond des valises, explique Philippe Rafi, chef divisionnaire à la tête de deux terminaux de l’aéroport.
C’est le comportement « fuyant » de cette jeune femme de 26 ans qui a mis la puce à l’oreille des douanes dans le hall d’embarquement du Terminal 2F, où 56 000 passagers par jour, ajoute-t-il.
« C’est un jeu de chat et de souris »
Aux aéroports de l’île de-France, la cocaïne saisie arrive principalement de Fort-de-France (Martinique), Cayenne (Guyana) et Sao Paulo (Brésil) depuis que les Pays-Bas « ont mis en place des politiques de contrôle très renforcées » à l’aéroport de Schiphhol à Amsterdam, indique Gilbert Beltran.
Et les trafiquants sont de plus en plus inventifs pour passer la poudre, « c’est un jeu de chat et de souris », explique Philippe Rafi.
Les responsables des douanes ont observé que depuis quelques mois moins de « mules » qui ont ingéré des médicaments. Mais « nous avons des quantités croissantes de cocaïne qui arrive à l’aéroport » mélangées à d’autres produits tels que le cacao ou « liquide », détaille Philippe Rafi.
Alors que les convulsions sont maintenant presque citées dans les aéroports, « nous ne prenons que de la mousse », mais souligne Gilbert Beltran.
Contrôler un passager soupçonné d’avoir des boulettes de médicament ingérées mobilise au moins deux agents, explique-t-il.
La personne est d’abord effectuée dans le service médical de l’aéroport pour vérifier son état de santé, puis transféré à l’Institut médical de l’Hôtel-Dieu à Paris « , qui n’a que sept lits » à prendre en charge de ces « mules ». « Je n’ai pas 30 agents pour 15 mules par vol », insiste Gilbert Beltran.
Dans un communiqué lundi, l’Union nationale des agents de douane de CGT a alarmé le manque de main-d’œuvre face à « un crime organisé toujours plus efficace ».
« Le trafic explose, mais les ressources humaines restent les mêmes ou même diminuent: moins 629 emplois en 4 ans, moins 6 000 en 25 ans! Est-ce que nos dirigeants s’engagent dans la lutte contre le trafic de drogue en particulier? », Lancé l’Union, qui appelle à « la conduite d’une politique ambitieuse de recrutement et d’attractivité ».
Fabriquée en Colombie, au Pérou et en Bolivie, la cocaïne a profité de la côte vénézuélienne ces dernières années pour quitter le continent sud-américain et, via la Martinique et la Guadeloupe, mais aussi la République dominicaine, se répand sur le marché européen, qui est devenu l’une des plus prospères, devant les États-Unis.