Les députés français votent pour bloquer l’exploitation minière en haute mer et soutiennent l’interdiction internationale

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Le Parlement français a appelé le pays à se joindre à la lutte internationale pour interdire l’exploitation minière en haute mer, en commençant par interdire cette pratique sur son vaste territoire marin.

L’Assemblée nationale française a voté mardi en faveur de l’interdiction de l’exploitation minière en haute mer dans ses eaux territoriales, avec 215 voix pour et 56 contre.

La résolution appelle à un moratoire sur le processus « jusqu’à ce qu’il ait été démontré par des groupes scientifiques indépendants avec certitude que cette activité extractive peut être entreprise sans dégrader les écosystèmes marins et sans perte de biodiversité marine ».

Dans l’intervalle, les députés ont appelé la France à bloquer l’adoption de toute réglementation sur l’exploration profonde par l’Autorité internationale des fonds marins (ISA), l’organisme intergouvernemental qui réglemente l’exploitation minière dans les eaux internationales.

Ils ont également exhorté le gouvernement français à s’opposer à l’octroi de tout permis minier provisoire et ont appelé à une réforme de l’ISA pour rendre son fonctionnement plus transparent.

Risques pour les écosystèmes vulnérables

Les fonds marins profonds, qui absorbent de grandes quantités de dioxyde de carbone, contiennent des gisements convoités de métaux rares, notamment du cuivre, du nickel et du manganèse qui peuvent être utilisés dans l’industrie, les batteries et d’autres appareils électroniques.

Les écologistes et les scientifiques s’inquiètent des risques que l’exploitation minière en haute mer fait peser sur les écosystèmes sous-marins vulnérables.

« Ne nous faisons pas d’illusions : il ne peut y avoir d’exploitation sans dommages irréversibles aux écosystèmes marins », a déclaré le secrétaire d’Etat français à la Mer, Herv Berville.

« Si nous nuisons à la capacité de l’océan à capter le carbone, nous n’avons aucune chance de gagner la bataille pour le climat », a déclaré le député écologiste Nicolas Thierry, qui a déposé la motion.

Il a salué le vote comme une « victoire des fonds marins et des écologistes ».


L’échéance réglementaire approche

La France a obtenu une licence d’exploration minière par l’ISA en 2001, l’une des 31 accordées par l’autorité à ce jour.

Selon les règles de l’ONU, l’ISA a deux ans pour élaborer des réglementations qui régiraient les tentatives d’exploitation des fonds marins. La date limite approche en juillet 2023.

Le président français Emmanuel Macron a clairement exprimé son opposition à l’exploitation minière en haute mer. Lors de la conférence des Nations Unies sur l’océan en juin dernier, il a appelé à un nouveau cadre juridique pour empêcher l’extraction d’aller de l’avant.

L’Allemagne, l’Espagne et la Nouvelle-Zélande font partie des autres pays qui ont exprimé leur inquiétude au sujet de l’exploitation minière en haute mer, appelant à l’arrêt jusqu’à ce que l’impact environnemental ait été étudié de manière plus approfondie.

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