Les crimes et la discrimination contre les personnes LGBT+ doivent cesser
Madame la Présidente,
Je tiens à remercier l’expert indépendant sur la protection contre la violence et la discrimination fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, Victor Madrigal, ainsi qu’Artemis Akbary et Maria Susana Peralta pour leurs exposés.
Je voudrais également remercier les États-Unis d’avoir convoqué cette réunion sur une question à laquelle la France attache la plus grande importance et que nous n’abordons que pour la deuxième fois dans ce Conseil, comme vous l’avez rappelé, Madame la Présidente.
Comme nous venons de l’entendre, il y a encore trop de violence et de discrimination fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Comme nous le savons, dans les situations de conflit, ceux-ci sont souvent considérablement augmentés.
La protection, partout dans le monde, des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées, y compris leurs droits et leur santé sexuels et reproductifs, est une priorité pour la France. En octobre dernier, le Président de la République a nommé un ambassadeur dédié aux droits des personnes LGBT+, M. Jean-Marc Berthon, et nous sommes également très fiers d’être membre du United Nations LGBTI Core Group depuis sa création en 2008.
La France déplore que dans trop de pays, les personnes LGBT+ continuent d’être victimes de violences, notamment de violences sexuelles – comme indiqué précédemment -, de torture, de détention arbitraire, de harcèlement, de discrimination et, dans les cas les plus graves, de meurtre. Ces actions sont le plus souvent commises en toute impunité, sans action appropriée des autorités compétentes.
À ce jour, l’homosexualité est toujours criminalisée dans près de 70 États, dont une douzaine où la peine de mort est prévue. Dans d’autres États, les droits et libertés fondamentaux des personnes LGBT+ sont restreints et aucune disposition n’existe pour les protéger contre la discrimination et les discours de haine. La dépénalisation universelle de l’homosexualité est un objectif que la France poursuivra aussi longtemps que nécessaire.
Madame la Présidente,
Les droits des personnes LGBT+, comme de tout individu, en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme doivent être pleinement respectés. L’appel du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Volker Trk, est clair : toutes les personnes, dans toute leur diversité, doivent pouvoir bénéficier de la même protection sans discrimination.
Pour cette raison, nous devons nous efforcer de rendre les travaux de ce Conseil aussi inclusifs que possible en intégrant la question de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre chaque fois que cela est pertinent.
Ceci est particulièrement important en ce qui concerne la lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits, et les agendas « Femmes, paix et sécurité », « Jeunesse, paix et sécurité » et « Enfants dans les conflits armés ».
La France a fortement soutenu la création d’un mandat d’expert indépendant sur la protection contre les violences et les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Nous continuerons d’apporter notre plein appui à son travail et au travail du Haut Commissariat aux droits de l’homme sur cette question.
La France continuera également à soutenir la société civile et les défenseurs des droits des personnes LGBT+ dans le monde. Leur travail est indispensable et nous saluons leur courage et leur détermination.
Madame la Présidente,
Les crimes et la discrimination contre les personnes LGBT+ doivent cesser et les auteurs doivent être tenus responsables. Ce Conseil contribuera à cette entreprise en renforçant sa capacité à considérer son action sous l’angle des droits des personnes LGBT+. Nous ne devons laisser personne de côté.
Merci.