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Les betteraviers demandent à la France d’autoriser un pesticide déjà utilisé dans d’autres pays européens

La filière betteravière nationale demande au gouvernement de Paris de donner son feu vert à l’utilisation de l’acétamipride, un insecticide néonicotinoïde autorisé dans l’UE mais interdit en France, afin de mettre fin aux distorsions de concurrence entre les États membres.

Les producteurs français craignent un retour cette année de la jaunisse de la betterave – une maladie provoquée par un puceron – qui a déjà décimé une partie de la production européenne en 2020.

Le secteur réclame que l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, soit autorisé par le gouvernement national.

« La situation sanitaire des champs de betterave montre que la pression des pucerons et de la jaunisse est déjà très forte, le moment est donc idéal pour que les parlementaires et les candidats européens comprennent les enjeux et les conséquences de cette interdiction franco-française », Vincent Guillot, directeur de la Confdration Générale. des Planteurs de Betteraves (CGB), le syndicat de l’industrie de la betterave sucrière, a déclaré à Euractiv.

La France est le premier producteur européen de sucre, devant l’Allemagne. Suite à un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne en 2023, la France a décidé d’interdire tous les produits phytosanitaires à base de néonicotinoïdes – dont l’acétamipride – en raison de leur impact négatif sur l’environnement, notamment sur les insectes pollinisateurs.

Pour rassurer les producteurs en ce début de saison, le gouvernement français a accordé vendredi 5 avril la possibilité d’utiliser un autre insecticide, Movento.

Mais pour les producteurs, ce produit est moins efficace et plus cher que l’acétamipride.

Utilisations dans d’autres pays de l’UE

Surtout, pour le syndicat des betteraviers, autoriser l’insecticide mettrait fin à une distorsion de concurrence entre les Etats membres.

Alors que l’Union européenne a interdit la plupart des néonicotinoïdes suite à plusieurs études montrant un risque potentiel pour les insectes pollinisateurs, l’acétamipride reste autorisé jusqu’en 2033. À ce titre, il est utilisé dans de nombreux États membres.

Les choses avancent

Mi-avril, la ministre déléguée à l’Agriculture Agnès Pannier-Runacher avait laissé entendre que le gouvernement préparait l’horizon 2025, « en regardant ce qui ressortira de l’analyse » de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).

Contactée par Euractiv, l’EFSA a confirmé qu’une réévaluation de l’acétamipride serait publiée prochainement. Cette étude est très attendue par le gouvernement français qui pourrait s’en servir de base pour faire évoluer les règles actuelles.

En 2022, l’EFSA avait déclaré qu’« aucune conclusion n’avait été tirée » sur le risque de l’acétamipride pour la santé humaine, mais pointait le manque de données sur le rôle de perturbateur endocrinien de la molécule.

Selon Guillot, l’étude ne devrait pas recommander le maintien de l’interdiction, notamment pour la betterave rouge, qui est récoltée avant la floraison et qui, selon lui, n’affecte donc pas les insectes pollinisateurs.

L’industrie appelle les parlementaires à soutenir une loi actuellement débattue à l’Assemblée nationale visant à interdire les néonicotinoïdes, « sauf si leur utilisation est autorisée par la réglementation de l’Union européenne ».

(Edité par Angelo Di Mambro et Rajnish Singh)

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