Les agences de notation maintiennent inchangée l’évaluation de la dette française
Paris (AFP) Deux grandes agences de notation ont laissé inchangée vendredi leur évaluation de l’énorme dette de la France, mais ont émis des doutes sur l’objectif de réduction de la dette du gouvernement.
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Moody’s a maintenu la note souveraine de la France à « Aa2 » avec une perspective stable. Fitch, qui a abaissé la note de la France l’année dernière, l’a laissée inchangée à « AA- » avec une perspective stable.
Le déficit public de la France s’est creusé pour atteindre 5,5 % du PIB en 2023, dépassant l’objectif de 4,9 % du gouvernement. Et avec un stock de dette égal à 110,6 % du PIB, la France a le troisième taux d’endettement le plus élevé de l’Union européenne après la Grèce et l’Italie.
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Le gouvernement s’est fixé pour objectif de ramener la dette en dessous de 3,0 % du PIB d’ici 2027. Mais les deux agences émettent des doutes.
Moody’s a déclaré qu’il était « peu probable » que la France atteigne son objectif de déficit de 2,9% en 2027. « Les progrès dans la réduction durable du déficit budgétaire et de la dette publique sont limités », a déclaré l’agence dans un commentaire.
L’agence prédit que la dette pourrait atteindre « près de 115 % du PIB d’ici 2027 ».
« La charge des intérêts de la France augmentera progressivement et pourrait doubler au cours de la prochaine décennie si le niveau de la dette ne diminue pas sensiblement », ajoute le texte.
Fitch a déclaré qu' »il sera difficile d’atteindre cet objectif car les mesures de réduction du déficit restent largement indéterminées. La France n’a atteint le critère de déficit de 3 pour cent que pendant quatre des 20 dernières années ».
Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré dans un communiqué que les décisions des agences devraient « nous encourager à redoubler de détermination pour assainir nos finances publiques et atteindre l’objectif » de ramener la dette en dessous de 3,0% en 2027.
« Nous maintiendrons notre stratégie basée sur la croissance et le plein emploi, les réformes structurelles et la réduction des dépenses publiques », a-t-il ajouté.
La France a perdu son triple A en 2012, même si un double A n’implique encore qu’un risque minime de défaut.
« Les notations de la France sont soutenues par son économie riche et diversifiée, accompagnée de tendances démographiques favorables », a déclaré Moody’s.
« Les réformes structurelles ont commencé à relever les défis du crédit tels que le chômage élevé et l’affaiblissement de la compétitivité. »
(AFP)