Les accusations d’antisémitisme concernant le rappeur divisent Frances à gauche
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Exprimé par l’intelligence artificielle.
PARIS Le problème de l’antisémitisme de gauche a pris le devant de la scène en France.
Les jamborees d’été des Verts français et de l’extrême gauche étaient censés être l’occasion de discuter du changement climatique, des inégalités de richesse et des élections européennes de l’année prochaine dans une ambiance festive et de vacances.
Au lieu de cela, les réunions ont été éclipsées par une dispute au sujet d’un jeu de mots présumé des rappeurs sur l’Holocauste, qui menace désormais de creuser un fossé entre les partis de la coalition Nupes d’extrême gauche et les Verts, en tête des sondages en France.
Les problèmes d’antisémitisme de la gauche française sont plus subtils que ceux de l’ancien chef du Front national d’extrême droite, Jean-Marie Le Pen, qui ont à la fois minimisé l’Holocauste et défendu le régime collaborationniste français de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale, mais ils sont toujours palpables et risquent de s’aggraver. aggraver les divisions politiques qui couvent depuis des mois.
Plusieurs maires écologistes de premier plan ont décidé de boycotter l’université d’été du parti écologiste, qui débute jeudi dans la ville portuaire du Havre, en raison de la décision des organisateurs d’inviter le rappeur polémique Mdine.
Habitué de la controverse, Mdine a déclenché une querelle ce mois-ci en accusant l’ancienne athlète et écrivaine juive Rachel Khan d’être une ResKHANpé, un jeu de mots sur le mot rescape (survivante) qui a été largement comprise comme une référence à ses grands-parents qui ont survécu à l’Holocauste. Cet empannage a été condamné par les organisations juives et l’establishment politique en France, au milieu d’appels à l’annulation de la participation de Mdine à un débat très médiatisé au Havre.
Cette querelle a déclenché un débat sur la question de savoir si la gauche est indulgente à l’égard de l’antisémitisme, en particulier le parti d’extrême gauche France Insoumis qui a été confronté à des accusations de complaisance sur le sujet ces dernières années.
Inviter Mdine est une erreur politique et c’est une erreur politique qui dure depuis un moment déjà. Les dirigeants politiques ne voient pas qu’avec l’augmentation des attaques contre les Juifs en France, une grande majorité d’électeurs juifs tournent le dos à la gauche, a déclaré Jean-Yves Camus, expert en extrémisme politique français.
Allégations d’antisémitisme
Le rappeur français d’origine algérienne, originaire du Havre, a attiré l’attention ces dernières années pour ses chansons Jihad et Dont Lak dans lesquelles il chantait que les laïcs convaincus devaient être crucifiés comme au Golgotha. Il a également été accusé par le passé d’homophobie, et de mime d’un geste antisémite.
Dans une interview mercredi, Mdine a déclaré qu’il s’était excusé pour son tweet contre Khan. C’est une erreur, je le reconnais. « C’était un tweet maladroit, j’avais oublié l’histoire de sa famille, l’antisémitisme est un poison et je le combat depuis des années », a-t-il déclaré.
Le leader d’extrême gauche Jean-Luc Mlenchon a défendu Mdine, de son vrai nom Mdine Zaouiche, et a nié les accusations d’antisémitisme. Mdine n’est pas raciste. Pourquoi lui faire admettre des croyances qui ne sont pas les siennes ? demandé le X, anciennement connu sous le nom de Twitter. Mdine devrait participer samedi à un débat lors d’un rassemblement de l’extrême gauche France Insoumise dans le sud-est de la France.
Lors d’une précédente polémique en 2018, Mdine avait été contraint d’annuler les représentations prévues au théâtre Bataclan à Paris, trois ans après que le lieu ait été la cible d’un attentat islamiste qui avait fait 90 morts.
Par ailleurs, la chef du parti Vert Marine Tondelier, qui doit débattre avec Mdine jeudi, a affirmé que Mdine souffre d’une (forme d’)antisémitisme rampante due soit à la maladresse, au manque de culture, à la bêtise mais aussi à l’ignorance.
Pour Simone Rodan-Benzaquen, directrice Europe de l’American Jewish Committee, cet incident est une illustration de l’auto-illusion de la gauche face aux nouvelles formes de discrimination en France.
Les violences contre les Juifs en France ont augmenté régulièrement depuis un point bas dans les années 1990, atteignant 400 à 800 agressions verbales et physiques par an ces dernières années, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.
On entend France Insoumise, les communistes protester haut et fort contre l’antisémitisme d’extrême droite. Mais ils ferment les yeux sur l’antisémitisme lorsqu’il s’exprime dans leurs propres rangs, et parfois au sein des minorités, Rodan-Benzaquen.
Rodan-Benzaquen soutient que cela est en partie motivé par une attitude de capture des votes envers les électeurs musulmans qui peuvent adhérer à une rhétorique anti-israélienne qui peut également véhiculer des clichés antisémites.
Une coalition en lambeaux
La querelle autour de Mdine est le dernier coup porté à la coalition de gauche Nupes, qui peine à rester unie malgré ses récents succès électoraux. L’alliance de La France Insoumise, d’EELV (Verts), des communistes et du Parti socialiste, plus modéré, a remporté de larges victoires aux élections législatives de l’année dernière, privant Macron de la majorité au Parlement.
Mais l’année écoulée a été marquée par des querelles personnelles et des divergences politiques à gauche, malgré une démonstration d’unité contre Macron sur ses réformes controversées des retraites. Plus récemment, le parti d’extrême gauche Mlenchon a refusé d’appeler au calme après la fusillade mortelle d’un jeune de 17 ans par un policier, contrairement à la plupart des dirigeants de gauche.
Selon l’analyste politique et universitaire Benjamin Morel, la gauche est divisée sur les stratégies visant à élargir son attrait au-delà de sa base politique.
Le noyau dur de la gauche ne représente que 25 pour cent de l’électorat français. Ils ont besoin de gens qui s’abstiennent pour aller voter. Donc pour certains, cela signifie parler aux banlieues et inviter Mdine, dit-il.
Mais pour d’autres, comme les communistes, dit Morel, cela signifie s’adresser à des populations ouvrières majoritairement blanches des banlieues qui sont tentées par l’abstention ou le vote d’extrême droite, car il a souligné les stratégies variées, et parfois contradictoires, pour obtenir de nouveaux résultats. électeurs de gauche.
Des divisions apparaissent déjà à l’approche des élections sénatoriales de septembre et des élections européennes de l’année prochaine. Ni les Verts ni le Parti communiste ne souhaitent rejoindre les listes communes avec La France Insoumise avant les élections européennes, même si Mlenchon est arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2022 en France, avec 22 % des voix.
Cet article a été corrigé pour clarifier que la France Insoumise et le parti Vert organisent des rassemblements d’été séparés. Mdine doit assister à la réunion du parti Vert jeudi et à celle de France Unboweds samedi.