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Le viol présumé d’une jeune fille juive de 12 ans suscite un tollé d’antisémitisme en France | CNN

Jean Philippe-Ksiazek/AFP/Getty Images

Des manifestants se rassemblent pour condamner le viol collectif d’une jeune fille de 12 ans lors d’un rassemblement à Lyon, en France, le 19 juin 2024.



CNN

Le viol collectif présumé d’une jeune fille juive de 12 ans dans le nord de la France a déclenché un tollé face à la montée de l’antisémitisme dans le pays, une question clé dans les prochaines élections législatives françaises de ce mois-ci.

Les hommes politiques de tous bords se sont prononcés sur cette attaque présumée, le président français Emmanuel Macron condamnant un fléau d’antisémitisme qui, selon lui, s’étend dans les écoles françaises, et les dirigeants d’extrême droite accusant la gauche de ne pas prendre l’antisémitisme suffisamment au sérieux. .

Le parquet de Nanterre a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête pour viol aggravé présumé sur mineure, après avoir reçu des informations d’une jeune fille de 12 ans faisant état des faits le 15 juin.

Trois garçons, âgés de 12 et 13 ans, ont été placés en garde à vue, a également indiqué le procureur.

La question de savoir si la jeune fille a été ciblée en raison de sa religion fait partie de l’enquête, deux des garçons faisant désormais l’objet d’une enquête pour viol collectif aggravé sur mineur, violence collective contre un mineur pour des raisons de religion, menaces de mort et insulte pour des raisons de religion, selon à la déclaration du procureur.

Le troisième garçon a été placé sous le statut de témoin assisté dans le cadre du viol présumé, a ajouté le procureur.

L’agression présumée aurait eu lieu alors que la jeune fille tentait de rentrer chez elle après avoir rencontré un ami. Deux garçons se sont approchés d’elle et ont tenté de lui barrer le chemin devant sa maison. Après l’arrivée d’un troisième garçon, le groupe a commencé à s’en prendre physiquement à la jeune fille, lui lançant des insultes antisémites, a rapporté BFMTV, citant des sources policières.

La jeune fille a reçu plusieurs menaces de mort et l’un des garçons l’a traitée de sale juive, selon le récit rapporté par BFMTV.

Les incidents antisémites ont augmenté de 284 % en France entre 2022 et 2023, selon les données du ministère français de l’Intérieur. En 2023, les actes antisémites représentaient 60 % de tous les actes antireligieux, contre 26 % en 2022, a déclaré le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin au Sénat français plus tôt cette année.

L’incident a déclenché un débat politique intense sur ce que les politiciens ont décrit comme un problème d’antisémitisme croissant en France lié à la guerre israélienne à Gaza.

Mercredi, Jordan Bardella, le fervent d’extrême droite qui espère remporter de grandes victoires pour son parti du Rassemblement national lors des prochaines élections, s’est engagé à lutter contre l’antisémitisme s’il était élu dans trois semaines. Depuis le 7 octobre, un climat d’antisémitisme s’est propagé et s’est développé de manière extrêmement inquiétante dans notre pays, contre lequel nous devons lutter, a déclaré Bardella aux journalistes.

Marine Le Pen, collègue du parti Bardella et poids lourd de l’extrême droite, a déclaré dans un article sur X que l’attaque avait révolté les membres de son parti, soulignant la recrudescence des incidents antisémites à travers le pays.

André Pain/Pool/AFP/Getty Images

Le président français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l’Elysée à Paris, France, le 20 juin 2024.

Le Pen a déclaré que la récente recrudescence de la guerre entre Israël et le Hamas révèle une stigmatisation inquiétante du peuple juif dont tout le monde devrait être pleinement conscient en se rendant aux urnes les 30 juin et 7 juillet.

Le Premier ministre français Gabriel Attal a quant à lui qualifié l’incident de méprisable et a directement visé son adversaire politique de gauche, Jean-Luc Mélenchon, qu’il a accusé d’avoir minimisé la gravité de l’antisémitisme en France en le décrivant comme un problème résiduel.

Les hommes politiques français ont la responsabilité de veiller à ce que la rhétorique antisémite ne soit pas banalisée, a déclaré Attal dans une interview accordée mercredi à TF1 Info, avertissant que si elle était banalisée, elle pourrait conduire les jeunes, en particulier, au pire.

Mélenchon, pour sa part, s’est dit horrifié par ce viol, affirmant dans un message sur les réseaux sociaux qu’il mettait en lumière le conditionnement du comportement criminel masculin dès son plus jeune âge et le racisme antisémite.

La colère des électeurs à ce sujet est apparue clairement mercredi, alors que des manifestants se sont rassemblés devant l’hôtel de ville de Paris, selon un reportage de BFMTV.

Les manifestants portaient des pancartes avec des slogans tels que Violée à 12 ans parce qu’elle était juive et l’antisémitisme n’est pas résiduel, et ont écouté les discours des militants des droits juifs présents.

Toute la lumière doit être faite sur les circonstances de ce crime, y compris sur son caractère antisémite, si celui-ci est confirmé, a déclaré le principal groupe d’intérêt juif de France, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).

Correction : Cette histoire a été mise à jour pour corriger le nombre de garçons faisant l’objet d’une enquête pour viol collectif présumé.

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