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Le Sénat français vote pour inscrire l’accès à l’avortement dans la Constitution après le recul américain

Les sénateurs français ont voté mercredi en faveur de l’inscription de l’accès à l’avortement dans la Constitution du pays. Si le projet de loi est approuvé à la majorité des trois cinquièmes des deux chambres, attendu lundi, la France deviendra le premier pays au monde à garantir constitutionnellement l’accès à la procédure.

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Le vote de mercredi intervient après que la chambre basse, ou Assemblée nationale, ait approuvé à une écrasante majorité la proposition en janvier.

Le gouvernement du président Emmanuel Macron avait poussé à amender l’article 34 de la Constitution pour citer la liberté des femmes de recourir à l’avortement, qui est garantie.

Le gouvernement a déclaré dans son introduction au projet de loi que le changement était nécessaire après le recul du droit à l’avortement aux États-Unis, où en 2022 la Cour suprême a annulé l’arrêt Roe contre Wade de 1973 qui garantissait l’accès à la procédure dans tout le pays.

Aucun des principaux partis politiques représentés au Parlement français ne remettait en question la moralité de l’avortement, qui a été dépénalisé en 1975. La plupart des sénateurs étaient favorables au changement constitutionnel, même si certains conservateurs avaient critiqué sa formulation.

La chambre basse a approuvé la consécration du droit à l’avortement en 2022, mais certains sénateurs se sont opposés à ce terme. L’année dernière, le Sénat a déclaré qu’il accepterait d’utiliser le terme liberté à la place. Après un long débat, le gouvernement a finalement opté pour l’expression « garantie liberté » comme compromis.

Une enquête menée par l’institut de sondage français IFOP en novembre 2022 a révélé que 86 % des Français étaient favorables à faire de l’avortement un droit constitutionnel.

Le changement constitutionnel nécessitera l’approbation définitive à la majorité des trois cinquièmes d’une session conjointe du Parlement, traditionnellement tenue au château de Versailles.

Quelques instants après que le Sénat a voté son approbation, le Palais de Lyse a déclaré dans un communiqué que Macron convoquerait les législateurs à Versailles lundi pour officialiser le changement.

En savoir plusAires de sécurité? Alors que certains restreignent l’accès, regard sur les limites de l’avortement en Europe

Plus de 95 % des femmes européennes vivent dans des pays qui autorisent un certain accès à l’avortement. Quelque 39 pays européens ont légalisé l’avortement sur demande, mais avec certaines restrictions. Six pays ont mis en place des limites strictes, bien que trois seulement (Andorre, Malte et Saint-Marin) n’autorisent pas du tout l’avortement.

Le délai français pour l’avortement volontaire est fixé à 14 semaines, un délai plus court que l’interdiction nationale proposée de 15 semaines qui a provoqué un tel tollé aux États-Unis. Pourtant, les soins liés à l’avortement sont intégralement remboursés par le système de sécurité sociale français.

La loi française autorise l’avortement médicamenteux au cours des neuf premières semaines de grossesse (contre sept pendant la pandémie de Covid).

L’avortement médicamenteux provoqué par la prise d’une pilule représente au moins 90 % des avortements ayant lieu avant 13 semaines de grossesse et au moins la moitié des avortements au total en Europe, selon une étude de 2018 du British Medical Journal. Plus de la moitié de tous les avortements aux États-Unis sont également pratiqués via des médicaments, selon l’Institut Guttmacher pour la politique de santé reproductive.

Le recul des États-Unis sur l’avortement a inspiré la France à en faire un droit constitutionnel



(FRANCE 24 avec AFP et AP)

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