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Le rebelle Macron prédit le chaos si la France succombe aux extrêmes

Se déclarant un optimiste incorrigible, le président français Emmanuel Macron a appelé mercredi tous les Français qui rejettent les extrêmes à voter pour les partis centristes lors d’élections anticipées et ainsi sauver la République de l’intolérance de l’extrême droite et de l’antisémitisme de l’extrême gauche.

Lors d’une conférence de presse de deux heures, dont un tiers consistait en un discours du président, M. Macron a dressé un sombre tableau du chaos économique, de l’anarchie et d’une société où il y aurait de vrais citoyens français et d’autres de moindre importance si Marine Le Pens nationalisait. Le Rassemblement est arrivé au pouvoir.

Je n’ai pas l’intention de remettre les clés du pouvoir à l’extrême droite en 2027, a juré M. Macron, au mandat limité, en faisant allusion à la prochaine élection présidentielle.

Pourtant, en dissolvant l’Assemblée nationale et en convoquant des élections législatives dans 18 jours, M. Macron a ouvert la possibilité de devoir remettre certaines de ces clés en 2024. Son pari que le Rassemblement national, qui a remporté plus du double des Le vote de l’alliance centriste de M. Macron aux élections européennes de dimanche ne répétera pas que la performance lors d’un vote national est à haut risque.

Si le Rassemblement national s’impose de loin comme le parti le plus important lors des élections des 30 juin et 7 juillet, comme l’indiquent actuellement les sondages, M. Macron pourrait être obligé de nommer un Premier ministre issu du parti de Mme Le Pens, probablement son président, Jordan Bardella, 28 ans.

Lorsqu’on lui a demandé pourquoi il avait lancé les dés, M. Macron a répondu qu’il était essentiel d’avoir une clarification, un mot sur lequel il est revenu à plusieurs reprises. Il aurait manqué de respect à la volonté du peuple, a-t-il insisté, s’il avait ignoré le fait que 50 pour cent des Français ont voté pour les extrêmes lors des élections européennes, une référence aux votes pour les partis d’extrême droite et d’extrême gauche.

Vous auriez dit : Ce type l’a perdu ! il a dit.

C’est pourtant précisément ce que disent de nombreux Français ces derniers jours. Même les membres de son propre parti ont exprimé leur consternation face à un dirigeant qui a pris une décision qui n’était dictée par aucune exigence constitutionnelle et qui a plongé le pays dans la tourmente à la veille des Jeux Olympiques, qui débuteront à Paris le mois prochain.

M. Macron a déclaré qu’il ne démissionnerait sous aucun prétexte, qu’il ne débattrait pas avec Mme Le Pen et qu’il ne ferait pas lui-même campagne pour les élections, une tâche qui, selon lui, serait dirigée par Gabriel Attal, le Premier ministre. Bien entendu, son discours sur les priorités électorales était en soi clairement un discours de campagne.

Lorsqu’on lui a demandé à plusieurs reprises s’il nommerait M. Bardella Premier ministre en cas de triomphe du Rassemblement national, M. Macron a refusé de se lancer dans des spéculations fictives et s’est réfugié dans un optimisme de défi qui semble pour l’instant plus pieux qu’ancré dans les faits.

Les démarches de M. Macron envers ce qui reste du centre français semblaient sincères et étaient empreintes du mot humilité, ainsi que de promesses de gouverner d’une manière différente. Mais cela n’a pas pu empêcher qu’il ait effectivement éviscéré les Républicains de centre-droit, qui s’interrogent sur l’opportunité de s’allier avec le Rassemblement national lors des élections, et, dans une moindre mesure, avec le Parti socialiste de centre-gauche depuis son arrivée au pouvoir. pouvoir en 2017.

Il les a remplacés par un parti qui n’est guère plus qu’un véhicule personnel représentant ce qu’on appelle la Macronie, un ensemble de centristes dont la principale caractéristique commune est leur farouche loyauté envers le président.

M. Macron a appelé les écologistes, les socialistes, les sociaux-démocrates, les radicaux, et même ce qui reste du Parti communiste, à se rassembler avant ou après les élections et à tracer une nouvelle voie pour la France. Pour cela, dit-il, il faudrait reconnaître le sentiment répandu de perte de contrôle, de dépossession et de relégation parmi les citoyens français des zones rurales et d’autres endroits déconnectés des villes connectées de l’économie de la connaissance.

Le problème est que M. Macron a déjà fait de telles promesses. A l’époque du mouvement de contestation des Gilets jaunes débuté en 2018, et après sa réélection en 2022, il s’est engagé à mieux écouter et à assumer une nouvelle humilité. Rien n’indique pour l’instant que les autres courants politiques qu’il a ignorés au cours d’une présidence très centralisée et hiérarchique soient prêts à venir à son secours.

Nous ne sommes pas parfaits, a déclaré M. Macron, même s’il a éludé sa responsabilité personnelle dans la lourde défaite aux élections européennes en affirmant que les mouvements nationalistes d’extrême droite montaient dans de nombreux pays d’Europe.

L’accusation d’antisémitisme du président semblait susceptible de provoquer la colère du parti de gauche La France Insoumise, fondé par Jean-Luc Mlenchon, qui s’est montré fervent dans son soutien aux Palestiniens et virulent dans ses critiques à l’égard d’Israël depuis le début de la guerre à Gaza.

M. Mlenchon a accusé l’ancienne première ministre Lisaabeth Borne, fille d’un survivant de l’Holocauste, de présenter un point de vue étranger, et Yal Braun-Pivet, la présidente juive de l’Assemblée nationale aujourd’hui dissoute, de camper à Tel Aviv. .

Pendant ce temps, Mme Le Pen, dont le père Jean-Marie Le Pen, fondateur de son parti, était un antisémite pur et simple, a défendu ouvertement Israël et affirme que son parti est désormais devenu le foyer naturel de la communauté juive française. , compte tenu de son hostilité à l’immigration musulmane. Les principales organisations juives ont jusqu’à présent résisté à ses appels.

M. Macron, cherchant clairement à séduire les électeurs du Rassemblement national, s’est dit déterminé à imposer plus de fermeté et d’autorité, déplorant que les mesures déjà prises pour accroître le recrutement de policiers et freiner l’immigration clandestine n’aient pas été suffisamment vues, suffisamment ressenties ou suffisamment ressenties. compris par nos compatriotes.

Beaucoup bavard, comme il a tendance à le faire, M. Macron s’est enflammé à plusieurs reprises lorsqu’il a évoqué la défense de la République et les valeurs fondamentales de la France. Il a assimilé l’arrivée au pouvoir du Rassemblement national à un désastre qui appauvrirait et éviscérerait le pays.

Que deviendraient vos retraites si le Rassemblement national gouvernait ? Il a demandé. Que deviendraient vos prêts immobiliers dont le coût va exploser avec la hausse des taux d’intérêt ? La voix montante, M. Macron a poursuivi : « Qu’arriverait-il à nos valeurs, et à nos compatriotes binationaux d’origines diverses vivant dans les cités ?

Il y a une différence, a soutenu M. Macron, entre un vote de colère, comme lors des élections au Parlement européen, et les prochaines élections législatives. Les Français de bon sens, dit-il, prendraient du recul.

Il a conclu de manière tonitruante : Non à la défaite. Oui au réveil, au bond en avant pour la République !

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