Le ministre des Finances déclare que la France « combattra » la cotation de TotalEnergies à New York
La France va « se battre » pour empêcher le géant pétrolier et gazier TotalEnergies de déplacer sa principale cotation boursière à New York, a déclaré jeudi 2 mai le ministre français des Finances Bruno Le Maire. » Le Maire a déclaré à la chaîne d’information BFM. « L’intérêt primordial de la nation est-il de conserver le siège de Total en France et sa principale cotation boursière en France ? Oui, et donc je me battrai pour cela », a-t-il ajouté.
Patrick Pouyann, PDG de TotalEnergies, a déclaré Bloomberg la semaine dernière, il envisageait de déplacer la cotation outre-Atlantique, alors que les investisseurs institutionnels nord-américains sont sur le point de constituer la majorité des actionnaires. Il a déclaré que la réticence de l’Europe à l’égard de sa stratégie consistant à continuer d’investir dans les combustibles fossiles pour financer une transition vers des formes d’énergie à faibles émissions de carbone était l’une des raisons de cette éventuelle décision.
« Nous avons besoin de Total. J’ai eu l’occasion à plusieurs reprises de dire combien c’est un avantage pour la France d’avoir une grande compagnie pétrolière comme Total » domiciliée sur son sol, a déclaré jeudi Le Maire. Il a rappelé que le groupe avait fixé un plafond de deux euros (2,14 dollars) le litre d’essence lorsque les prix de l’énergie ont grimpé à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. « La meilleure façon » de répondre aux besoins de financement de TotalEnergies serait d’aller enfin de l’avant avec une harmonisation des marchés de capitaux au sein de l’Union européenne, longuement discutée, a ajouté M. Le Maire.
Le président Emmanuel Macron a appelé à la même chose la semaine dernière dans un discours politique européen historique, affirmant que ce serait le meilleur moyen d’orienter l’épargne massive des Européens vers le financement des transitions verte et numérique du continent. Les actions TotalEnergies sont déjà négociées à Londres et à New York avec des cotations secondaires.
Son actionnariat institutionnel nord-américain détenait 48 % des actions en 2023, contre seulement 34 % pour l’Europe en excluant la Grande-Bretagne, inversant les proportions observées il y a dix ans. Environ 78 % des actions du groupe sont détenues par des investisseurs institutionnels.