Le groupe Bolloré ciblé par la plainte d’un collectif d’ONG pour dissimulation et blanchiment d’argent
Un collectif rassemblant 11 ONG dans cinq pays africains (Togo, Guinée, Ghana, Cameroun et Côte d’Ivoire) ainsi qu’en France (deux ONG associées à la plainte, le collectif Ras le Bol et le Collectif unis) affirme le retour des fonds d’activités illicites engagées par le Le groupe BolloréVincent Bolloré et son fils Cyrille.
Il a déposé à cet effet une plainte des chefs de réception et de blanchiment d’argent ce mardi 18 mars au bureau du procureur financier national (PNF) pour convaincre ce dernier d’ouvrir une enquête criminelle, a appris BFMTV avec moi Antoine Vey, l’avocat du plaignant.
Dans cette plainte, que BFMTV a pu consulter, est notamment souligné que les relations privilégiées entre le groupe Bolloré et plusieurs dirigeants politiques africains lui ont permis d’obtenir des concessions portuaires majeures au Togo, en Guinée, au Cameroun, au Ghana et à la Côte d’Ivoire sans appeler à des offres, souvent en échange de soutien financier et politique.
Fonds que le collectif souhaite voir
La plainte est basée en particulier sur les enquêtes précédentes sur les lois sur la corruption, en particulier l’enquête menée par la PNF à partir de 2013, qui a conduit à des poursuites contre Bolloré SE et VB Pour la corruption et la violation de la confiance.
Toujours dans cette plainte, nous pouvons lire que des confessions clés ont été obtenues en 2021 dans le cadre d’un accord de plaidoyer, confirmant que la société avait financé illégalement des campagnes électorales au Togo et en Guinée afin d’obtenir des concessions portuaires.
En 2021, le groupe Bolloré a signé un accord judiciaire des intérêts publics (CJIP) auprès du procureur financier pour les lois sur la corruption au Togo, prévoyant une amende de 12 millions d’euros, mettant fin à la procédure judiciaire engagée. En juillet, le bureau du procureur financier a demandé un procès pour Vincent Bolloré pour la corruption dans un dossier lié à la gestion des ports de Lomé dans le Togo, et Conakry, Guinée.
La plainte met également en évidence des affaires similaires concernant les concessions portuaires au Cameroun, au Ghana et à la Côte d’Ivoire, où de graves irrégularités et des accusations d’infractions probitales ont été soulignées par des institutions internationales, des commissions d’enquête ou des dénonciateurs.
Le collectif de restitution pour l’Afrique (RAF) exige que les fonds saisis soient réaffectés aux populations touchées, conformément à la loi française, qui exige que les actifs confisqués dans les cas de corruption internationale des projets de développement financier bénéficiant aux communautés affectées dans un cadre de transparence et de responsabilité totale.
Plus de 5 milliards d’euros ciblés
« Il s’agit d’une plainte préparée pendant plusieurs mois, sans précédent car il y a un personnage panafricain et que nous voulons attaquer les corrupteurs et redistribuer à ceux qui se considèrent trompés », explique Jean-Jacques Lumumba, président du collectif et de la militante anti-corruption. Au total, 5,7 milliards d’euros sont ciblés, le montant pour lequel la filiale de la logistique de Bolloré Africa a été vendue en MSC en 2022.
Cette plainte « articule des faits qui ont établi des indices forts avec des infractions graves dénoncées par le collectif, des dizaines d’éléments (témoignages, articles de presse, éléments procéduraux dans les pays africains) », exposent BFMTV Me Antoine Vey, avocat pour les plaignants. « Nous espérons que la justice pénale envisage la saisie de tout ou partie de cet actif, au motif que cela participe à ces actes corruptifs. »
Rejoint par BFMTV, l’avocat du groupe Bolloré souhaite faire des commentaires.