Le grand italien Parisse reporte sa retraite en pensant à la Coupe du monde
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Toulon (France) (AFP) En ce qui concerne la retraite, la légende italienne du rugby Sergio Parisse pourrait facilement s’inspirer d’un autre professionnel accompli, Frank Sinatra.
Ol’ Blue Eyes a d’abord pris sa retraite en 1971, mais est revenu pour donner encore mille concerts avant que sa voix ne lui demande finalement de se reposer dans le fauteuil.
De même, Parisse, né en Argentine, qui aura 39 ans en septembre, a annoncé qu’il prendrait sa retraite uniquement pour revenir en arrière.
Ainsi, le troisième rameur toulonnais se prépare à nouveau pour l’ouverture de la saison du Top 14 du club contre Bayonne samedi.
Ce sera la 20e saison de rugby de haut niveau de Parisse – sa 18e dans le Top 14 – et une qui, espère-t-il, lui permettra même de se retirer du jeu en jouant pour l’Italie lors de la Coupe du monde 2023.
Revenez à la dernière Coupe du monde de rugby au Japon en 2019 et le décor était planté pour Parisse, sélectionné 142 fois depuis ses débuts internationaux à 18 ans en 2002, pour faire tomber le rideau final contre la Nouvelle-Zélande.
Vint ensuite le typhon Hagibis qui provoqua l’annulation du match, laissant Parisse avec des affaires inachevées.
La retraite n’a été repoussée que pour que la pandémie intervienne, depuis lors il est excédentaire par rapport aux besoins italiens. Mais la bougie brûle toujours fort.
« Je n’ai jamais fermé la porte à l’équipe d’Italie », a déclaré Parisse à l’AFP.
« Pour être dans l’équipe nationale, il faut jouer pour un club. Si j’arrive à bien jouer, je me donnerai une chance d’être appelé en équipe d’Italie. Et si l’entraîneur m’appelle, je serai là Mais rien n’est encore décidé.
« Si vous appelez un joueur de 39 ans, ce joueur doit être à la hauteur. La priorité est donc de bien performer avec le club. »
Le premier match de l’Italie à la Coupe du monde de l’année prochaine contre la Namibie aura lieu le 9 septembre, trois jours avant que Parisse n’ait 40 ans.
‘Ma façon de vivre’
Au fil du temps, il est normal que le désir et la présence physique d’un joueur diminuent. Il serait exagéré de suggérer que le meilleur reste à venir – il a été nominé deux fois en sa pompe pour le joueur mondial de l’année – mais rien ne semble entraver l’enthousiasme et la forme physique de Parisse.
« L’enthousiasme est mon mode de vie, c’est ma façon d’aborder ce sport », déclare Parisse.
« Je suis tellement passionné que je suis rongé par l’enthousiasme. Je n’avais aucun doute sur le plan mental. Physiquement, mon corps tient encore le coup et j’ai toujours l’impression de jouer à ce (haut) niveau. Bien sûr, ce sont les matchs qui montreront si ma décision est bonne ou non. »
Parisse riposte à tout rappel qu’il menace de prendre sa retraite depuis quelques années.
« Non », insiste-t-il. « Le contexte était un peu différent ces dernières saisons avec le Covid.
« La pandémie m’a permis de me reposer pendant quatre mois. Mon corps a bien réagi à la pause, cela m’a permis de faire une saison de plus.
« L’année dernière, j’ai eu la chance d’arrêter mais une fois qu’on arrête, c’est fini. Il n’y a pas de retour en arrière. Je me suis posé beaucoup de questions et j’en ai conclu que mon corps tenait le coup et ma tête encore plus. »
La cerise sur le gâteau serait un rappel côté italien pour le trophée Webb Ellis en France dans un an.
« Si nous devions écrire un livre avec une belle fin où tout le monde finit heureux, ça finirait comme ça », dit-il.
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« Toute ma famille et mes amis me posent la même question. Mais je n’aime pas trop en parler car je suis superstitieux.
« Aujourd’hui, ce n’est pas une priorité parce que le plus important, c’est ce qui se passe sur le terrain.
« Certaines personnes voudront peut-être entendre que mon premier objectif est la Coupe du monde, mais c’est trop loin. Dans un an. Beaucoup de choses peuvent arriver. Mais, bien sûr, ce serait magique. »
AFP 2022