« le Conseil de sécurité doit renforcer son soutien aux Africains (…)
Merci Monsieur le Président.
Je voudrais remercier le Ghana pour l’organisation de cette importante réunion et je salue votre présence ici ce matin, Monsieur le Président. Je salue également la participation du Secrétaire général adjoint, du Président de la Commission de l’Union africaine, du Président de l’International Crisis Group et du Directeur exécutif de la Politique européenne de sécurité et de défense commune.
Je voudrais souligner deux urgences : un soutien résolu et substantiel aux initiatives africaines et un refus absolu des abus qui peuvent être commis au nom de la lutte contre le terrorisme.
Premièrement, le Conseil de sécurité doit renforcer son soutien aux initiatives africaines.
Il faut saluer tous les efforts régionaux, comme la force conjointe du G5 Sahel, ATMIS, SAMIM ou l’initiative d’Accra.
Mais comme nous le savons, ces efforts sont entravés par un manque structurel de financement et d’équipement.
L’Union européenne, principal partenaire de l’Afrique en matière de sécurité, fournit plus de 90 % du budget de l’Union africaine aux opérations de paix africaines par le biais de la Facilité européenne pour la paix. L’Union européenne a ainsi apporté plus de 2,25 milliards d’euros à l’AMISOM puis à l’ATMIS. L’UE soutient également les forces armées africaines par le biais de missions PSDC.
Mais ce n’est pas assez. La communauté internationale dans son ensemble doit y contribuer.
Il est temps de mettre en place un financement durable et prévisible des opérations de paix africaines, y compris par des contributions obligatoires de l’ONU, ou dans le cadre d’un mécanisme innovant qui les combinerait avec des contributions bilatérales.
La France se félicite des avancées du Fonds pour la paix de l’Union africaine. Nous encourageons les membres du Conseil de paix et de sécurité et de la Commission de l’Union africaine à redoubler d’efforts afin qu’une position commune puisse rapidement être arrêtée sur le financement des opérations sous mandat de l’Union africaine. Et une fois cette étape franchie, la France recommande au Conseil de sécurité de reprendre au plus vite les discussions à ce sujet.
Les solutions régionales doivent aller de pair avec le renforcement des armées nationales. Comme vous le savez, la France s’est engagée de longue date pour aider les pays d’Afrique de l’Ouest à lutter contre le terrorisme. Elle continuera d’apporter tout son soutien aux Etats de la région qui en feront la demande, dans une approche de partenariat, et en appui aux stratégies nationales des Etats concernés.
Monsieur le Président,
La lutte contre le terrorisme exige une action coordonnée, globale, résolue et respectueuse du droit international, tant en Afrique que dans le reste du monde.
Nous savons que la menace terroriste ne diminue pas, mais continue plutôt de croître. En Afrique de l’Ouest, la menace touche désormais la frange nord des États côtiers du golfe de Guinée, et constitue un défi que nous devons relever, en soutien aux pays africains concernés. L’expansion du terrorisme d’Al-Qaïda et de Daech affecte également d’autres pays du continent africain.
Face à une menace brutale et aveugle, le piège serait de recourir à une réponse tout aussi brutale et aveugle.
Et c’est l’approche proposée par certaines sociétés militaires privées, dont l’action contre le terrorisme est absolument contre-productive : leurs exactions, mais aussi leur pillage des ressources naturelles, ne font qu’alimenter une dangereuse spirale de violence, en dressant une communauté contre une autre.
La France salue la volonté de l’Union africaine de mettre en place un cadre solide de respect des droits de l’homme et des principes onusiens pour l’ensemble de ses opérations. Et nous sommes fiers que l’Union européenne finance ces efforts.
Monsieur le Président,
Le but des terroristes est d’imposer leurs idéologies aux populations africaines et aux États africains par la force et par des actions meurtrières.
Au-delà de la lutte que nous menons sur le terrain contre le terrorisme, il est impératif de rendre les sociétés plus résilientes, d’agir sur les facteurs socio-économiques d’insécurité en répondant au changement climatique, par l’éducation, et en soutenant les organisations de la société civile qui travaillent pour la participation des femmes, des jeunes et la défense des droits humains.
Merci.