Le Conseil de l’Europe juge que la France a violé la Charte des droits des personnes handicapées

En ne rendant pas les transports, les bâtiments et les soins de santé pleinement accessibles à tous, la France a violé la charte sociale des droits des personnes handicapées, a annoncé lundi le Comité européen des droits sociaux (CEDS) du Conseil de l’Europe.

Le CEDS basé à Strasbourg a jugé que la France avait violé quatre articles 11.1, 15.1, 15.3 et 16 de la charte.

La France n’a pas fait assez pour simplifier la vie quotidienne des personnes handicapées, notamment en ce qui concerne l’accès aux bâtiments, les transports, la scolarisation des enfants et les soins de santé.

Il a constaté que l’accès insuffisant aux cliniques avait entraîné une plus grande prévalence du cancer du sein chez les femmes handicapées.

Les prestations d’invalidité pour adultes restent inférieures au seuil de pauvreté.

Familles en situation de vulnérabilité

Le DESC a également identifié un manque de places pour les personnes handicapées dans les centres d’accueil qui a conduit des centaines de familles à s’installer en Belgique.

Il a noté une intégration insuffisante des enfants handicapés dans les écoles ordinaires et un « nombre élevé de cas de refus de prise en charge ».

De tels problèmes conduisent « de nombreuses familles à vivre dans des conditions précaires », a-t-il conclu.

« En l’absence d’accès effectif à une vie autonome au sein de la communauté pour les personnes handicapées, de nombreuses familles ont été placées dans une situation de vulnérabilité », écrit le CEDS, appelant à « une action immédiate » pour mettre fin aux « injustices intolérables ».

Décision importante

La plainte a été déposée en 2018 par le Forum européen des personnes handicapées pour Inclusion Europe au nom de quatre associations françaises Unapei, APF France handicap, Unafam et FNATH.

Pascale Ribes, présidente d’APF France handicap, s’est félicitée d’une « décision très importante ».

« Cela devrait inciter les pouvoirs publics français à changer enfin de paradigme », a-t-elle déclaré, pointant du doigt les gouvernements successifs qui ont eu pendant des années une « conception erronée du handicap, centrée sur les soins plutôt que sur les droits » et sur « l’aide sociale ». .

Plus de 350 000 visiteurs en situation de handicap sont attendus aux JO de Paris 2024 et jeux paralympiquesmais seulement 3 % des stations de métro parisiennes sont actuellement accessibles aux personnes en fauteuil roulant.

La RATP a promis que 32 des 300 métros seront accessibles en 2024 et que toutes les nouvelles lignes seront adaptées aux fauteuils roulants.

Maintenir la pression

Le président Emmanuel Macron présentera un plan ambitieux le 26 avril dans le cadre de la Conférence nationale du handicap (CNH) au Palais de la Lyse. Un certain nombre de nouvelles mesures autour des thèmes de la solidarité et de l’autonomie des personnes handicapées vont être introduites.

« Je ne peux pas imaginer que la France ne fasse rien » après la décision du Conseil de l’Europe, « c’est impensable », a déclaré Ribes.

Bien que les décisions du Conseil de l’Europe ne soient pas juridiquement contraignantes, elles peuvent donner l’alerte.

En 2014, L’ESCR a condamné la France pour sa prise en charge insuffisante des personnes avec autisme. Un certain nombre de programmes sur l’autisme ont suivi dans son sillage.

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