Le cinéma face à une représentation impossible de la Shoah
écran noir – 80 ans après la libération d’Auschwitz, le cinéma reprend à plusieurs reprises le thème de la Shoah. Mais presque toutes les productions ont suscité de grandes controverses. Pouvons-nous embellir ou romantiser les crimes contre l’humanité commis par les nazis ?
Verrons-nous un jour dans un film des civils à l’intérieur d’une chambre à gaz en état de marche ? Même si la question est triviale, elle reflète un débat qui se poursuit dans le monde de la télévision, 80 ans après sa sortie.Auschwitzcomment représenter – ou ne pas représenter – le Shoah. « L’ampleur des massacres et la croissance des industries de massacre, ainsi que le fait que l’extermination est un objectif allemand et non le résultat d’une cruauté telle que l’esclavage, rendent la question toujours plus difficile. » , explique Claire Kaiser, enseignante et experte enAllemagne et cinéma à l’Université Bordeaux-Montaigne.
Cette analyse est unique à ce crime et Rémy Besson, histoire à l’Université de Montréal et expert représentant la Shoah au cinéma : « Il n’y a pas de musées qui filment à l’intérieur de la chambre à gaz, donc tout est fiction et cela pose la question : comment supporter ce qui n’a jamais été debout ? ». C’est la fête de Claude Lanzmann, réalisateur du documentaire Shoah : Il n’y a pas d’image des gazages, et il ne faut pas en faire une.
Capturer ce qui n’a jamais été capturé
L’argument est venu de Seconde Guerre mondiale : « Dans le passé, les témoins se posaient déjà la question dans les tribunes de comment ils pouvaient dire des choses incroyables », se souvient Hélène Camarade, professeur d’études allemandes à l’université de Bordeaux-Montaigne.
Ce que représente (…)
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