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Le chemin vers le cœur de Cuba passe par Internet

La dictature communiste répressive de Cuba ne se limite pas à la force brute pour opprimer son peuple. Les Castro et leurs successeurs maintiennent les Cubains sous contrôle en contrôlant les informations qu’ils peuvent recevoir et transmettre. C’est pourquoi, lorsque les manifestations contre les pénuries de nourriture et d’autres produits de première nécessité ont commencé le 17 mars, le régime a coupé l’accès à Internet public pour empêcher les manifestants de se coordonner en ligne et de partager leurs vidéos dans le monde entier.

Cette mesure draconienne laisse penser que les manifestations ont ébranlé le régime. Le déclin économique de Cuba est en train de devenir une spirale mortelle. Les difficultés que traverse l’île sont peut-être désormais si graves que ses habitants sont prêts à recourir à des mesures draconiennes.

Dans ces circonstances, la coupure d’Internet pourrait effectivement accélérer le déclin du pays, car elle isolerait non seulement les manifestants mais tout le commerce à Cuba, au détriment du régime lui-même.

Pensez à ce qui s’est passé lors des manifestations iraniennes de 2019 contre la suppression des subventions gouvernementales sur les carburants. Pendant le « Novembre sanglant », le régime de Téhéran a coupé le réseau Internet national contrôlé par l’État pendant trois jours consécutifs pour le paralyser. La tactique a fonctionné, mais au prix d’un coût considérable pour l’économie iranienne. Ce n’est donc pas une mesure à prendre à la légère.

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À l’époque, les États-Unis ne disposaient pas des moyens nécessaires pour rétablir le service Internet. L’intérêt pour l’accès à Internet par satellite a émergé dans les années 1990 et, après quelques tentatives infructueuses, des entités privées telles que SpaceX et Amazon ont commencé à explorer les options possibles vers 2014.

Après la saison catastrophique des ouragans de 2017, ces efforts ont pris de l’ampleur. Le projet Loon de Google a fourni un accès Internet à 100 000 personnes à Porto Rico après que l’ouragan Maria a fait des ravages, mais n’était pas suffisamment viable pour aider le peuple iranien deux ans plus tard.

Aujourd’hui, la situation est complètement différente. Starlink, la filiale de SpaceX, est connue pour fournir depuis plus de deux ans un accès Internet fiable par satellite à l’Ukraine, en zone de guerre. Compte tenu des contrats passés entre SpaceX et le ministère américain de la Défense, ce dernier peut ordonner à l’entreprise de fournir ce service à des partenaires en détresse comme l’Ukraine. Les États-Unis souhaiteraient certainement aussi aider le peuple cubain en marche pour sa liberté.

Ce qui soulève alors la question : pourquoi cette orientation ne vient-elle pas de l’administration Biden ?

À Cuba, l’accès à Internet est fourni exclusivement par l’entreprise publique Empresa de Telecomunicaciones de Cuba SA, en partenariat avec le Venezuela. L’accès à Internet par tout autre moyen est illégal, ce qui signifie que des mesures supplémentaires doivent être prises pour fournir des VPN et d’autres moyens pour réduire le risque que les utilisateurs soient surveillés par le régime.

Les millions d’abonnés au réseau cellulaire cubain peuvent accéder aux services des fournisseurs américains, mais il leur faudrait un nouveau module d’identification d’abonné (carte SIM) pour se connecter. L’accès Starlink à Punta Gorda en Floride pourrait prendre en charge les utilisateurs cubains, mais il faudrait des terminaux au sol à Cuba, ce qui serait à la fois coûteux et compliqué sur le plan logistique.

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L’accès cellulaire généralisé sera détectable par les services de sécurité oppressifs de Cuba tant qu’ils fourniront un accès qui exposera les utilisateurs de cartes SIM étrangères à des risques, mais cela poserait également un dilemme au gouvernement cubain, le dissuadant de fermer complètement le service. Ce ne sera pas facile, mais fournir cette assistance pourrait aider le peuple américain à gagner enfin un ami plutôt qu’un ennemi dangereux à 90 miles de nos côtes.

Le récent scandale impliquant Manuel Rocha, accusé d’espionnage cubain, rend cette situation d’autant plus impérative. Rocha, qui a occupé des postes sensibles en matière de sécurité nationale sous les administrations Clinton et Obama, est accusé d’avoir servi le régime communiste cubain au sein du gouvernement américain pendant une quarantaine d’années.

Cet espionnage présumé a sans doute contribué à l’erreur générationnelle des années 1990, après la chute de l’Union soviétique, lorsque, au lieu d’accroître la pression économique pour accélérer la chute du président cubain Fidel Castro, l’Amérique est restée les bras croisés alors que le président vénézuélien Hugo Chavez offrait une bouée de sauvetage, créant ainsi un nouvel axe dangereux de dictature communiste dans notre propre hémisphère.

Comme le Congrès l’affirme désormais, nous disposons peut-être des moyens technologiques nécessaires pour corriger cette erreur générationnelle en nous tenant aux côtés du peuple cubain et en lui fournissant non seulement un soutien rhétorique, mais aussi les moyens de se prévaloir de la liberté d’expression et de communication s’il choisit de prendre son destin en main.

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