Le Burkina Faso expulse trois diplomates français pour activités subversives
La France condamne cette décision et affirme qu’il n’y avait aucune raison légitime d’expulser ses diplomates.
Le Burkina Faso a accusé trois diplomates français d’activités subversives et leur a ordonné de quitter le pays dans les 48 heures, selon une lettre du ministère des Affaires étrangères consultée par les agences de presse Reuters et Agence France-Presse (AFP).
Le gouvernement du Burkina Faso n’a pas fourni de détails sur les allégations portées contre les diplomates expulsés, nommés Gwenaelle Habouzit, Hervé Fournier et Guillaume Reisacher.
Reuters a cité une source ayant une connaissance directe de la situation affirmant que leur expulsion était due à des réunions qu’ils avaient tenues avec des dirigeants de la société civile.
La France a condamné cette décision jeudi.
Il n’y avait aucun motif légitime à la décision des autorités burkinabè. On ne peut que le déplorer, a déclaré Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Il a déclaré que les allégations portées contre les trois hommes n’étaient pas fondées.
Les liens avec la France se détériorent
Depuis son arrivée au pouvoir lors d’un coup d’État en septembre 2022, le gouvernement militaire du Burkina Faso s’est éloigné de la France, son ancienne puissance coloniale, expulsant les troupes françaises, suspendant certains médias français et accusant à plusieurs reprises les responsables français d’espionnage.
Le 1er décembre de l’année dernière, les autorités burkinabè ont arrêté quatre responsables français titulaires d’un passeport diplomatique dans la capitale, Ouagadougou, et les ont accusés d’espionnage, selon le journal Le Monde. Les responsables, qui, selon la France, travaillaient comme personnel d’assistance informatique, sont assignés à résidence, selon des sources sécuritaires burkinabè.
Un an plus tôt, en décembre 2022, Ouagadougou avait également expulsé deux ressortissants français travaillant pour une entreprise burkinabè, les accusant d’espionnage.
Alors que les relations avec la France se détériorent, le Burkina Faso se tourne de plus en plus vers la Russie, le Mali et le Niger pour obtenir une aide en matière de sécurité, alors qu’il lutte pour contenir les combattants liés aux groupes armés, à Al-Qaïda et à l’EIIL (ISIS).