L’Azerbaïdjan dénonce les commentaires « injustes » de Pelosi comme un coup dur pour les efforts de paix avec l’Arménie
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L’Azerbaïdjan a condamné dimanche la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, pour avoir déclaré que Bakou avait déclenché un conflit frontalier avec l’Arménie lors de sa visite à Erevan. Les remarques de Pelosis selon lesquelles l’Azerbaïdjan avait mené une attaque illégale contre la souveraineté de l’Arménie étaient « non fondées et injustes » et ont porté un sérieux coup aux efforts de paix, a déclaré l’Azerbaïdjan.
« Les accusations non fondées et injustes portées par Pelosi contre l’Azerbaïdjan sont inacceptables », a déclaré le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères dans un communiqué. « Pelosi est connu comme un politicien pro-arménien », ajoute le communiqué.
« C’est un sérieux coup porté aux efforts de normalisation des relations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan », a déclaré le ministère des Affaires étrangères.
L’Azerbaïdjan a répété sa position selon laquelle les récents combats étaient le résultat « d’une provocation militaire à grande échelle » de l’Arménie, un récit rejeté par Erevan.
Plus tôt dimanche, Pelosi a condamné ce qu’elle a décrit comme une attaque « illégale » de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie qui a déclenché les pires combats depuis leur guerre de 2020.
Bakou et Erevan se sont mutuellement accusés d’être à l’origine des affrontements frontaliers de mardi, qui ont coûté la vie à plus de 200 personnes.
« Nous condamnons fermement ces attaques au nom du Congrès qui menacent (les) perspectives de l’accord de paix dont nous avons tant besoin », a déclaré Pelosi lors d’une conférence de presse à Erevan.
« L’Arménie a une importance particulière pour nous en raison de l’accent mis sur la sécurité suite à une attaque illégale et meurtrière de l’Azerbaïdjan sur le territoire arménien. »
Pelosi a déclaré que l’attaque était une « atteinte à (la) souveraineté de l’Arménie ».
Les hostilités entre les ennemis jurés du Caucase ont pris fin dans la nuit de jeudi grâce à la médiation des États-Unis, a déclaré le président du parlement arménien, Alen Simonyan.
Les tentatives précédentes de la Russie pour négocier une trêve ont échoué.
« Nous sommes reconnaissants aux États-Unis pour l’accord du fragile cessez-le-feu conclu par leur médiation », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse aux côtés de Pelosi.
Simonyan a remercié les États-Unis pour « l’évaluation ciblée (sic) des actions de guerre de l’Azerbaïdjan ».
Le plus haut responsable américain en visite en Arménie
Pelosi, qui est arrivé samedi à Erevan pour une visite de trois jours, est le plus haut responsable américain à se rendre en Arménie depuis que la petite nation a obtenu son indépendance de l’Union soviétique en 1991.
L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont mené deux guerres dans les années 1990 et en 2020 pour la région contestée du Haut-Karabakh, une enclave arménienne de l’Azerbaïdjan.
Avec la France et la Russie, les États-Unis coprésident le groupe de médiateurs de Minsk, qui a mené pendant des décennies des pourparlers de paix entre Bakou et Erevan sous l’égide de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
Les analystes ont déclaré que les récents combats ont largement annulé les efforts occidentaux pour rapprocher Bakou et Erevan d’un accord de paix.
La guerre de six semaines en 2020 a coûté la vie à plus de 6 500 soldats des deux côtés et s’est terminée par un cessez-le-feu négocié par la Russie.
Dans le cadre de cet accord, l’Arménie a cédé des pans de territoire qu’elle contrôlait depuis des décennies et Moscou a déployé environ 2 000 casques bleus russes pour superviser la fragile trêve.
Les séparatistes arméniens ethniques du Haut-Karabakh se sont séparés de l’Azerbaïdjan lorsque l’Union soviétique s’est effondrée en 1991. Le conflit qui a suivi a fait environ 30 000 morts.
(FRANCE 24 avec AFP et REUTERS)