L’antisémitisme en France – Congrès juif mondial
Merci Monsieur le Président,
En France, les actes antisémites ont augmenté de 74% en 2018. Le mois dernier, quatre familles qui habitent dans ma rue à Paris ont découvert chacune une enveloppe dans leur boîte aux lettres contenant un papier avec 2 dessins : un bagage, et une tombe, avec le mot ou écrit entre eux. Certaines de ces familles vivent en France depuis des décennies, d’autres depuis plus d’un siècle et le 19 janvier, elles ont été menacées de mort si elles ne quittaient pas la France. Pour quel pays ? La destination est sous-entendue par le harceleur : c’est Israël.
En effet, il est de plus en plus courant d’entendre dans la rue des propos haineux envers les Juifs de France comme s’ils étaient des représentants de l’État d’Israël. C’est un exemple typique de ce que nous appelons l’antisémitisme ordinaire. Cela prend diverses formes de harcèlement : insultes, brimades, lettres, écrits muraux, agressions, etc.
Ces actes confondent souvent antisémitisme et antisionisme. L’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) a inclus parmi les manifestations d’antisémitisme le ciblage de l’État d’Israël, conçu comme une collectivité juive, allant au-delà des critiques similaires à celles adressées à n’importe quel autre pays.
Nier la nature antisémite de l’antisionisme est un facteur limitant lorsqu’il s’agit de le combattre. Le Congrès juif mondial salue la récente décision du président Macron d’adopter la définition de l’IHRA. Face à la montée de l’extrémisme et du populisme, ce Conseil doit prendre des mesures sérieuses pour lutter contre le fléau de l’antisémitisme. Adopter l’IHRA serait un bon début.
Merci