L’anniversaire du meurtre de Mireille Knolls et de l’exode juif de Frances | IWF

Le 23 mars marquait l’anniversaire du meurtre de Mireille Knoll, une femme juive âgée et survivante de l’Holocauste qui vivait à Paris. Son meurtre était l’une des nombreuses attaques antisémites brutales en France au cours des dernières années.

Le 23 mars 2018, deux hommes, Yacine Mihoub et Alex Carrimbacus, les deux voisins de Knoll, sont entrés dans son appartement, l’ont poignardée onze fois et ont mis le feu à son corps. Il s’agirait d’un braquage raté qui s’est transformé en meurtre. Mais, au cours de l’enquête et du procès, il est devenu évident que l’antisémitisme était un facteur dans le meurtre de Knolls.

Yacine Mihobu avait des penchants antisémites qui sont devenus évidents au cours de l’enquête lorsque les responsables ont découvert qu’il avait visité des sites Web islamistes et antisémites et exprimé son soutien aux terroristes islamistes qui ont perpétré le massacre de Charlie Hebdo en 2015. Au cours du procès, interrogé sur l’antisémitisme comme mobile du meurtre de Knolls, Mihoub a déclaré : « Je pense que s’il [the murder victim] avait été une Géraldine ou une Fatima, il n’y aurait pas eu autant de bruit. Il a ensuite remis en question le fait que des millions de personnes ont été assassinées pendant l’Holocauste, un ou deux millions de morts, nous ne savons pas. Nous ne pouvons pas le prouver. Nous n’étions pas là, ni vous ni moi. Mihoub a été condamné à la prison à vie. Son complice, Carrimbacus, a été condamné à 15 ans de prison pour vol avec des mobiles antisémites mais acquitté du chef de meurtre.

Mais l’histoire récente d’antisémitisme violent de la France au XXIe siècle remonte à vingt ans. En 2002, un groupe de vandales a percuté une synagogue de Lyon avec leurs voitures.

En 2006, Ilan Halimi, un vendeur de téléphones portables de 23 ans, a été torturé à mort alors que son gang de ravisseurs qui se faisait appeler Les Barbares lisaient des versets du Coran.

Plus tard, en 2012, une école maternelle juive de Toulouse a été la cible d’une série d’attaques terroristes islamiques. En 2014, une femme de 19 ans et son petit ami de 21 ans ont été ligotés dans l’appartement de sa famille et la femme a été violée. Selon l’avocat des victimes, trois hommes avaient fait irruption dans l’appartement en déclarant : « Vous les juifs, vous avez de l’argent.

En 2015, Amedy Coulibaly, qui avait prêté allégeance à l’État islamique, a assassiné quatre juifs dans le supermarché casher HyperCacher. Cette même année, trois hommes ont été poignardés devant une synagogue à Marseille tandis que les assaillants, dont l’un portait une chemise ISIL, ont crié des insultes anti-juives.

En 2017, Sarah Halimi, médecin et institutrice de 67 ans, a été poussée par la fenêtre tandis que son assassin, Kobili Traor, hurlait, Allahu akbar !

Après près de vingt ans de violence antisémite, dont une grande partie est enracinée dans l’extrémisme islamique, les Juifs de France ont renforcé leur sécurité. Les synagogues ont installé des caméras de sécurité, mis en place des barrières en acier et embauché des agents de sécurité, et certaines exigent que tous les visiteurs appellent à l’avance avant d’assister aux services.

Mes beaux-parents, réfugiés de Tunisie, m’ont averti de ne pas porter mon collier étoile de David à l’extérieur de la maison. Mon mari et moi discutons des projets de vacances à voix basse en public. Lors de ma première visite dans un supermarché casher en France, j’ai scanné le magasin et le parking à la recherche d’issues de secours au cas où il y aurait un tireur. Mais pour des milliers de Juifs, de telles mesures de sécurité ne suffisent pas. Et au cours des dernières décennies, les Juifs de France sont partis pour Israël par dizaines de milliers.

Selon Magazine tablettes Matti Friedman, 106 775 Juifs français ont déménagé en Israël depuis 1972, et 41 860 d’entre eux depuis 2010. Ces chiffres sont élevés, mais la comparaison des données du Bureau central des statistiques d’Israël et de l’Agence européenne des droits fondamentaux de l’homme ne montre aucune corrélation directe entre le nombre de crimes de haine antisémites en France et l’exode des Juifs français vers Israël. Néanmoins, de tels chiffres suggèrent toujours que la France est un pays moins accueillant pour les Juifs qu’on ne le souhaiterait. Une partie du défi auquel la France est confrontée face à l’antisémitisme est la façon dont le pays perçoit l’identité et la citoyenneté.

La compréhension française de l’universalisme, un concept qui se manifeste dans une grande partie de la vie française moderne, est mieux décrite comme la notion que les citoyens sont des citoyens, et non des membres de groupes ethniques ou religieux individuels, pas d’intersectionnalité, pas de politique identitaire à l’américaine, pas de groupes d’intérêt. . Autrement dit, en France, il faut s’attendre à être traité avant tout comme un citoyen français. L’ethnicité et la religion sont des questions privées qui appartiennent à la maison. De plus, le gouvernement français collecte des données sur les crimes à caractère raciste, mais pas de données sur les crimes antisémites. La collecte de données sur la race ou l’origine ethnique est interdite. La plupart des Français à qui je parle conviennent que l’antisémitisme est un problème. Mais comment la France peut-elle résoudre un problème qui cible un groupe ethno-religieux spécifique, les Juifs, alors que l’une des valeurs de la France est de traiter tous ses citoyens de la même manière ?

Il n’est pas clair que des crimes comme le meurtre de Mireille Knoll poussent les Juifs vers la Terre Sainte. Mais pour que la France soit à la hauteur de ses piliers de liberté, galit et fraternitéelle doit faire face à la marée montante de l’antisémitisme.

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