L’ancien correspondant de France 24 et l’équipe de production en Algérie sur le point d’être jugés
ReporterMoncef At Kaci, son ancien producteur Ramdane Rahmouni et les deux autres prévenus sont accusés en vertu des articles 95 et 96 du code pénal algérien d’avoir reçu de l’argent de l’étranger à des fins illégales. Ils doivent prouver qu’ils ont agi uniquement en tant que représentants d’une chaîne de télévision qui avait interviewé le président Abdelmadjid Tebboune à peine 20 jours avant leur arrestation en 2020.
Le cas de l’équipe qui travaillait pour France 24 illustre les difficultés de travailler comme journaliste en Algérie et pour les médias étrangers en particulier, a déclaré Khaled Drarenireprésentant de RSF pour l’Afrique du Nord. L’Algérie entrave depuis des années le travail des médias étrangers alors qu’elle n’y gagne rien.
Les démêlés de France 24 avec les autorités algériennes ont commencé en novembre 2019, neuf mois après le début des manifestations de rue anti-gouvernementales du Hirak, lorsque Kaci, le correspondant des chaînes de télévision, a été interrogé par la police sur ses liens avec Rahmouni, le patron d’une entreprise. appelé MSCom qui fournissait à France 24 des services de production et qui avait été perquisitionné quelques jours auparavant.
Alors que Kaci s’apprêtait à décoller de l’aéroport international Houari-Boumdine d’Alger trois mois plus tard, il a découvert qu’il faisait l’objet d’une interdiction de voyager à l’étranger alors que les autorités judiciaires n’avaient pas respecté l’obligation de le notifier.
L’affaire a soudainement pris une tournure plus grave l’année suivante lorsque Kaci, Rahmouni et Youssef Hassani, qui travaillaient également MSCom, ont été arrêtés le 28 juillet 2020 sur ordre d’un juge d’instruction à Bir Mourad Ras dans l’attente de leur procès pour des accusations découlant de leur relation avec la France. 24. Un quatrième prévenu, Nazim Hached, a été placé sous contrôle judiciaire.
Les arrestations ont déclenché un tollé immédiat, RSF publiant un communiqué de presse demandant leur libération immédiate et inconditionnelle. Kaci, Rahmouni et Hassani ont été libérés provisoirement le lendemain.
Aujourd’hui, France 24 n’est plus accréditée en Algérie et n’y opère plus. La dernière histoire couverte était les élections législatives de juin 2021. L’affaire illustre l’environnement difficile pour les médias étrangers en Algérie, où les journalistes rapportent que la procédure de délivrance et de renouvellement des accréditations est très lente et dominée par des considérations politiques.
Le procès, qui devait initialement débuter le 1er mars et a été reporté d’une semaine, intervient à un moment où les relations diplomatiques entre Alger et Paris sont particulièrement tendues.