La viticulture bio en France une tendance très positive
La France est le leader européen du vignoble en agriculture biologique ; avec environ 20% de la superficie viticole du pays cultivée en agriculture biologique (et c’est la France étant le deuxième producteur de vin au monde pour l’ensemble du vin), selon les derniers chiffres de l’organisation française d’agriculture biologique, AgenceBio.
En 2021, la surface viticole certifiée en France totalisait 90 300 hectares : une hausse de 13 % par rapport à 2020, avec 69 600 hectares en conversion.
L’industrie a vu son chiffre d’affaires dépasser 1,2 milliard d’euros, en hausse de plus de 9 % par rapport à 2020, grâce à une forte demande en France et à l’export.
Cinq régions concentrent 79 % des volumes commercialisés : Languedoc-Roussillon, Rhône, Bordeaux, Provence et Corse.
En France, 36% des consommateurs déclarent consommer régulièrement ou occasionnellement du vin bio : plus de deux fois plus qu’en 2015 où ce chiffre était de 17%. Ces chiffres sont susceptibles de continuer à augmenter car les consommateurs de vin biologique ont tendance à être plus jeunes que le buveur de vin moyen.
Santé et environnement
Ayant connu une croissance constante au cours des dernières années, le label biologique bénéficie d’être un label que la plupart des consommateurs connaissent désormais, reconnaissent et associent à des avantages pour l’environnement et la santé.
La France est le plus grand consommateur européen de produits biologiques, avec 53 % d’entre eux déclarant acheter souvent des aliments biologiques. En fait, les produits biologiques ont une part de marché de 7 % du marché.
Cependant, le reste de l’Europe n’est pas loin derrière, avec 48% des consommateurs déclarant acheter souvent des produits bio.
77% des Européens pensent qu’il est important de connaître la source des produits qu’ils achètent ; tandis que 63% pensent que les produits biologiques sont plus sains.
Dans un contexte de montée en puissance des préoccupations environnementales, le premier facteur de consommation est avant tout l’empreinte carbone du vin bio, considéré par quelque 61% des Européens comme plus respectueux de l’environnement », note Millesime Bio, salon professionnel en France dédié au vin bio, en s’appuyant sur les chiffres d’une étude Ipsos de 2021.
« Ainsi, parmi les premières motivations à consommer du vin bio, 58 % des consommateurs allemands, 54 % des consommateurs français et 50 % des consommateurs britanniques citent l’environnement.
Cependant, un éventail plus large de motivations a émergé au cours des dernières années.
L’aspect équitable de la production biologique, connue pour créer plus d’emplois que les méthodes conventionnelles, est une motivation majeure pour 35% des Européens.
Les consommateurs sont prêts à payer plus pour des produits bio
Les consommateurs étaient au moins jusqu’à présent disposés à payer plus pour du vin bio. Les chiffres de 2021 montrent que le prix moyen d’une bouteille de vin bio en France est de 14 euros, contre 11,70 euros pour une bouteille non bio.
Cela se reflète dans toute l’Europe : les consommateurs dépensent en moyenne 13,90 euros pour un vin bio, contre 11 euros pour un vin non bio (en 2015, cet écart n’était que de 90 centimes).
Bien que les données des derniers mois ne soient pas encore disponibles, rien n’indique que l’inflation et la crise du coût de la vie aient affecté les ventes organiques.
En fait, la Soil Association du Royaume-Uni a déclaré en février que les ventes de produits biologiques avaient augmenté pour la 11e année consécutive en 2022 – bien qu’elle ait reconnu l’impact de l’inflation, elle a défendu un « élan incroyable » pour la catégorie et a noté que les économies d’échelle pourraient aider faire baisser les prix à long terme.
Cette dynamique est probablement liée aux débats sur la juste rémunération des producteurs et, plus largement, à l’acceptation de payer plus pour mieux consommer », note Millisime Bio.
« Aujourd’hui, 63 % des Européens sont prêts à payer plus pour des produits qui contribuent à la protection de l’environnement, contre 57 % en 2015.
Le bio bénéficie également d’être l’une des mentions les plus connues et reconnues, ayant gagné en popularité au cours des dernières années. En effet, 96 % des consommateurs français reconnaissent une mention bio : contre seulement 39 % pour la certification Frances Haute Valeur Environnementale ou 18 % pour demeter.
Du point de vue des consommateurs européens, les mentions biologiques sont mieux classées pour des critères majeurs tels que la non-utilisation de produits chimiques de synthèse, le respect de l’environnement, la préservation de la santé et la fiabilité des contrôles, ainsi que pour le profil des arômes et des saveurs.
Le vin biologique, à sa base, est produit sans l’utilisation de produits chimiques de synthèse ou d’OGM (organismes génétiquement modifiés). L’utilisation de méthodes de produits mécaniques et de mesures prophylactiques permet de réduire la sensibilité de la vigne aux attaques de parasites, de contrôler le développement des adventices, d’améliorer la fertilité des sols et de favoriser la biodiversité.
Il est couvert par la réglementation européenne depuis 1991 : en dernier lieu la 2018/848 relative à la production biologique et à l’étiquetage des produits biologiques, entrée en vigueur le 1er janvier 2022. Celle-ci précise les règles applicables en matière de production, de transformation, de distribution, d’importation, de contrôle , certification et étiquetage des produits biologiques ; le règlement le plus récent visant à harmoniser les pratiques entre les États membres, à mieux encadrer les inspections et à faire du respect des spécifications européennes la règle pour les échanges avec les pays tiers.
Pour les vignobles, il y a une période de conversion obligatoire de trois ans avant qu’une mention bio puisse être affichée (à partir de l’année 2, le vignoble peut utiliser la mention vin en conversion vers l’agriculture biologique).
D2C stimule les ventes
Le vin bio a également bénéficié d’un dynamisme des ventes directes aux consommateurs. Cette distribution représente désormais 46 % des ventes de vins bio (en valeur) en France.
Les cavistes représentent 24 % des ventes ; supermarchés 20 % et spécialistes bio 10 %.
Cependant, il n’y a pas que les ventes françaises qui comptent pour la catégorie. France – déjà un grand exportateur de vin – a également vu le vin biologique devenir populaire auprès des destinations d’exportation – les exportations de vin biologique représentant environ 42 % des volumes biologiques totaux.