La terreur est devenue banale chez Macrons France

La mère de ma fille était à la Gare du Nord mercredi matin lorsqu’un homme s’est déchaîné avec un couteau. Six personnes ont été poignardées mais elle n’en faisait pas partie. J’ai un ami qui n’a pas eu cette chance. En juillet 2016, trois membres de sa famille profitaient des célébrations du 14 juillet à Nice lorsqu’un Tunisien conduisait un camion de 19 tonnes sur la Promenade des Anglais. Ils sont morts, ainsi que 83 autres, qui ont eu la malchance de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.

C’est le sort des Français depuis 2015 : croiser les doigts et espérer le meilleur, une philosophie encouragée par le peuple dont le devoir est de les protéger.

Les temps ont changé et nous devons apprendre à vivre avec le terrorisme, a déclaré le Premier ministre de l’époque, Manuel Valls, au lendemain de l’attentat de Nice. Comparez cette insouciance avec l’urgence dont fait preuve l’élite politique européenne pour faire face au changement climatique.

Une caractéristique de l’attaque de mercredi est le silence assourdissant d’Emmanuel Macron

La police armée a mis fin au saccage des couturiers à la gare du Nord, et plusieurs détails ont ensuite été révélés sur son identité, qui étaient aussi vagues que dérangeants. Ce n’est pas sûr quand il est arrivé en France; c’était soit en 2019, soit en 2020, et il y a aussi une incertitude quant à sa nationalité. Est-il algérien ou libyen ? Il a dit que c’était ce dernier l’année dernière lorsque, après s’être vu signifier un arrêté d’expulsion (connu en France sous le nom d’OQTF Obligation de quitter le territoire français), il a affirmé que sa vie serait en danger s’il retournait en Libye. Les autorités ont accepté et il est donc resté en France.

Chaque année en moyenne 120 000 étrangers sont condamnés à l’expulsion de France mais seuls 5,6 % de ce nombre partent. Une personne qui n’aurait pas dû se trouver en France était une jeune femme algérienne qui attend actuellement son procès pour le meurtre brutal d’une fillette de 12 ans à Paris en octobre dernier.

L’une des caractéristiques de l’attaque de mercredi est le silence assourdissant d’Emmanuel Macron et de sa première ministre Elisabeth Borne, qui ne se sont pas sentis poussés à tweeter un message de soutien aux victimes. En revanche, lorsque trois Kurdes ont été abattus à Paris deux jours avant Noël, prétendument par un Français avec une haine pathologique des étrangers, le couple s’est rapidement rendu sur les réseaux sociaux pour dénoncer la violence et étendre ses pensées aux victimes et à leurs familles.

C’étaient des réponses éloquentes et appropriées à un crime odieux, mais pourquoi Macron n’a-t-il rien à dire aux victimes blessées et traumatisées de ce dernier acte ? Peut-être n’aime-t-il pas affronter les inconvénients de ce qu’il a décrit l’année dernière comme la transition démographique de la France, repeuplant la République vieillissante avec des migrants.

Ses adversaires politiques ne sont pas si réticents. Le nombre de clandestins sous OQTF impliqués dans des actes criminels est en augmentation, a tweeté Marine Le Pen. La future loi sur l’immigration doit apporter une réponse ferme et déterminée, nous y veillerons.

Il y avait une question similaire d’Eric Ciotti, le leader des Républicains de centre-droit, qui a affirmé que l’assaillant aurait crié Allah Akbar au moment de l’attaque et a demandé : Quand ces OQTF seront-elles enfin appliquées ?

Cette affirmation est contestée et, selon Le Monde, l’attaque n’est pas traitée comme un incident terroriste. Définir le terrorisme ?

Des caméras de surveillance ont capturé l’agression du couteau, qui a été brève mais frénétique; on imagine que la terreur vécue par ses victimes, dont trois femmes, ne s’apaisera pas de sitôt.

Certains médias, comme Macron, préfèrent ne pas s’attarder sur l’incident. Il a été jugé si insignifiant par France 2, l’équivalent de BBC1, qu’il est apparu comme un bref article aux deux tiers du bulletin du mercredi soir, après un long reportage sur la menace des nids-de-poule sur les routes françaises.

Comme le gouvernement, une grande partie des médias ne sait plus comment répondre à ces attaques si elles ne peuvent pas être facilement qualifiées d’attentats islamistes, organisés et perpétrés par des membres de l’Etat islamique ou d’Al-Qaïda. D’autres le font. En septembre dernier, Eric Zemmour, chef de file de la droite Reconquête, a inventé le terme de francocide, après une série d’attentats cet été, dont deux coups de couteau mortels au cours desquels les hommes détenus étaient originaires du Soudan et de Libye. Zemmour définit le francocide comme le passage à tabac, le viol, le meurtre, l’attaque au couteau d’un Français par un immigré.

Il y eut un tumulte parmi les bien pensants. Un avocat, Ari Alimi, a accusé Zemmour d’alimenter un sentiment de peur et d’insécurité. Le parti Zemmours rejette l’accusation. Regardez les statistiques, disent-ils, puis essayez de prétendre que les crimes violents ne sont pas endémiques.

Le Pen a profité de l’attaque de mercredi pour augmenter la pression sur le gouvernement afin qu’il introduise de nouvelles mesures strictes dans son prochain projet de loi sur l’immigration, dont elle et beaucoup d’autres craignent qu’il promette beaucoup mais livre peu. Certains policiers partagent ce scepticisme. Un représentant syndical a déclaré Le Figaro:

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RÉCLAMER

Le problème de fond avec les OQTF c’est qu’on ne peut pas les renvoyer dans leur pays d’origine parce qu’ils ne veulent pas, il y a des difficultés diplomatiques, mais si on veut changer les choses, c’est là-dessus qu’il faut travailler.

Macron est-il l’homme pour opérer le changement ? Dans une interview en 2019, il a promis que 100 % des ordres d’expulsion seraient exécutés en peu de temps ; quatre ans plus tard, il est en deçà de cet objectif de 94,4 %.

En attendant, les Français doivent continuer à vivre avec la menace du terrorisme, sous toutes ses formes. Surtout, ils doivent continuer à faire confiance à Lady Luck et espérer que la prochaine fois qu’un homme se déchaînera, ils ne seront pas dans sa ligne de mire.

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