La situation des réfugiés syriens dans la région reste alarmante
Monsieur le Président,
Je tiens à remercier M. Pedersen et M. Griffiths pour leurs contributions. Permettez-moi de faire trois remarques.
Tout d’abord, il est regrettable que le régime de Damas persiste à bloquer toute avancée dans le processus politique engagé dans le cadre de la résolution 2254. C’est ce cadre que la communauté internationale est prête à explorer, aux côtés du régime syrien, comme toutes les perspectives susceptibles de restaurer la stabilité en Syrie. La situation en Syrie déstabilise la région : Daech réapparaît et la montée du trafic de drogue, en partie organisé par le régime, met en péril la sécurité régionale. Nous appelons donc Damas à reconsidérer sa politique d’obstruction. Une paix juste et durable en Syrie nécessite une solution politique basée sur la mise en œuvre de la résolution 2254. Nous soutenons donc les efforts de M. Pedersen pour assurer la mise en œuvre de tous les aspects de cette résolution. Ce n’est que si des progrès tangibles sont réalisés que les sanctions pourront être levées et la reconstruction financée.
Deuxièmement, la situation des réfugiés syriens dans la région reste alarmante. La France exprime son soutien aux pays qui les accueillent, notamment la Turquie, la Jordanie et le Liban. L’Union européenne vient d’annoncer un plan de soutien d’un milliard d’euros au Liban. Nous devons apporter un soutien particulier au HCR dans les pays voisins. Les réfugiés syriens doivent être protégés où qu’ils se trouvent. Dans le même temps, nous souhaitons que les réfugiés qui le souhaitent puissent rentrer dans leur pays dans des conditions sûres et dignes. Nous poursuivrons donc notre travail avec le HCR pour inciter le régime syrien à créer les conditions d’un tel retour, mais aussi pour alléger le fardeau qui pèse sur les pays d’accueil. À cet égard, il est essentiel que Damas révise son approche.
Troisièmement, la situation humanitaire a continué de se détériorer. Le renouvellement de l’autorisation des deux points de passage de Bab El Salam et d’Al Rai, le 13 mai, est une bonne nouvelle, tout comme la conclusion d’une mission sur les lignes de front jusqu’à la station de pompage d’Allouk. Il est essentiel de pouvoir acheminer l’aide par tous les canaux possibles. Toutefois, le financement reste bien en deçà des besoins. Nous devons rester mobilisés. C’était l’esprit de la huitième conférence pour la Syrie, organisée lundi à Bruxelles, qui a permis de récolter 5 milliards d’euros. La France, de son côté, a annoncé une nouvelle contribution de 300 millions d’euros, dont 150 millions de dons, pour 2024.
Merci.