La reconnaissance de l’État palestinien n’est pas un tabou pour la France, dit Macron
Le président français Emmanuel Macron a annoncé que la France ne s’abstiendrait plus de reconnaître un État palestinien, laissant entendre que si la résistance israélienne empêchait les négociations pour une solution à deux États d’avancer, Paris pourrait prendre les devants.
Sans véritables négociations, une reconnaissance unilatérale de la France ne modifierait pas sensiblement la situation sur le terrain, mais elle aurait une signification diplomatique et symbolique.
Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, a déclaré qu’il était contre la souveraineté palestinienne et qu’il n’abandonnerait pas le maintien d’un contrôle sécuritaire israélien complet à l’ouest de la Jordanie. Il affirme que cela est incompatible avec l’idée d’un État palestinien.
En 2014, un vote symbolique des législateurs français appelant leur gouvernement à reconnaître la Palestine a eu lieu, même si cela n’a eu que peu d’impact sur la position diplomatique de la France.
Les commentaires de Macron étaient la première fois qu’un dirigeant français faisait une telle suggestion et mettaient en évidence une impatience accrue parmi les dirigeants occidentaux alors que les pertes à Gaza augmentent à cause des représailles israéliennes après une attaque le 7 octobre par le groupe militant islamiste palestinien Hamas qui a tué 1 200 personnes et en a coûté 253. otages, selon les décomptes israéliens.
« Nos partenaires dans la région, notamment la Jordanie, y travaillent, nous y travaillons avec eux. Nous sommes prêts à y contribuer, en Europe et au Conseil de sécurité. La reconnaissance d’un Etat palestinien n’est pas un tabou pour la France », a déclaré Macron aux côtés du roi Abdallah II de Jordanie à Paris.
« Nous le devons aux Palestiniens, dont les aspirations ont été bafouées pendant trop longtemps. Nous le devons aux Israéliens qui ont vécu le plus grand massacre antisémite de notre siècle. Nous le devons à une région qui aspire à échapper aux promoteurs du chaos et à ceux qui sèment la vengeance », a-t-il déclaré.
Les commentaires de Macron visent probablement à accroître la pression sur Israël.
L’offensive aérienne et terrestre massive d’Israël dans une petite bande densément peuplée de Gaza a tué plus de 28 000 Palestiniens, rasé des zones bâties et laissé la plupart de ses 2,3 millions d’habitants sans abri.
Alors que la plupart des pays en développement reconnaissent la Palestine comme un État, la plupart des pays d’Europe occidentale ne le font pas, arguant qu’un État palestinien indépendant devrait émerger des négociations avec Israël.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a déclaré plus tôt ce mois-ci qu’une partie de la politique britannique consiste à dire qu’il viendra un moment où la Grande-Bretagne cherchera à reconnaître un État palestinien, y compris aux Nations Unies.
Macron a ajouté qu’une offensive israélienne à Rafah ne pourrait que conduire à un désastre humanitaire sans précédent et constituerait un tournant dans le conflit.
Avec les contributions de Reuters