La plus haute juridiction française rejette une grande partie du projet de loi controversé sur l’immigration
Le tribunal a rejeté les mesures qui durcissent l’accès aux prestations sociales, au regroupement familial et aux quotas d’immigration.
Plus d’un tiers des articles d’un projet de loi controversé sur l’immigration doivent être supprimés, a déclaré le Conseil constitutionnel français.
Le Conseil, organe qui valide la constitutionnalité des lois, a rejeté jeudi les mesures du projet de loi qui appellent au durcissement de l’accès aux prestations sociales, au regroupement familial et à l’introduction de quotas d’immigration fixés par le Parlement.
Il a maintenu une grande partie du projet de loi initialement présenté par le gouvernement du président Emmanuel Macron, mais a critiqué les ajouts litigieux apportés sous la pression de la droite politique et de l’extrême droite.
Le projet de loi comprend des quotas de migration, des obstacles au regroupement familial et des retards dans l’accès des migrants aux prestations sociales, ainsi que des articles annulant automatiquement la citoyenneté de naissance et facilitant l’expulsion des ressortissants non français.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a salué cette décision, affirmant qu’elle validait les propositions initiales du gouvernement.
Jamais un texte n’aura prévu autant de moyens pour expulser les délinquants, écrit-il sur X.
Le Gouvernement prend acte, comme j’ai pu l’indiquer lors des débats, de la censure de nombreux articles ajoutés au Parlement pour non-respect de la procédure parlementaire, a écrit Darmanin en français.

Jordan Bardella, président du parti d’extrême droite Rassemblement national, a critiqué cette décision, qu’il a qualifiée de coup d’État des juges, avec le soutien du président.
Il a appelé à un référendum sur l’immigration comme seule solution.
Le conseil a rejeté 32 des 86 amendements parce qu’ils n’avaient aucun rapport avec les lois en question. Mais ils pourraient être acceptés ultérieurement dans le cadre d’un autre projet de loi.
Le Conseil a également critiqué trois autres amendements, partiellement ou totalement, sur leur contenu, et a partiellement rejeté la fixation de quotas d’immigration par le Parlement.
Plus tôt cette semaine, le rapporteur spécial des Nations Unies sur le racisme a déclaré que le projet de loi violait l’engagement constitutionnel de la France en faveur de l’égalité et de la liberté.
Quand on regarde la Constitution française ou la manière dont le chef de l’État ou plusieurs personnes en position de pouvoir s’expriment, son égalité, mais cela est en forte contradiction avec ces politiques, Ashwini KP, rapporteur spécial de l’ONU sur les formes contemporaines de racisme, de racisme racial la discrimination, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée, a déclaré à l’agence de presse Reuters.
Ashwini KP a également fait part de ses inquiétudes concernant les restrictions proposées à la protection sociale pour les migrants et a déclaré qu’elles auraient un impact considérable sur les communautés marginalisées.
Macron a fait du projet de loi un élément clé de son deuxième mandat et a défendu son adoption par le Parlement.
Mais le président a été critiqué à propos de ce projet de loi, qui a reçu le soutien du parti d’extrême droite du Rassemblement national.
Macron a renvoyé le projet de loi au Conseil constitutionnel français pour vérifier s’il est conforme à la Constitution.