La mairie ne peut pas avoir de crèche, selon la plus haute juridiction française

Un appel d’une mairie du sud de la France qui souhaitait montrer une crèche dans sa mairie a été rejeté par la plus haute juridiction française.

L’affaire remonte à Noël dernier lorsque la mairie de Beaucaire dans le Gard a exposé une crèche de la nativité entre le 3 décembre 2020 et le 2 février 2021 dans son bâtiment communal.

Il a été ordonné de démanteler les lieux par le tribunal administratif de Nmes dans le respect des règles françaises sur la laïcité.

La mairie de Beaucaires, dirigée par un maire d’extrême droite, a fait appel, arguant que la crche présentait des valeurs culturelles, artistiques et festives, mais l’affaire a été rejetée.

La mairie s’est alors tournée vers la plus haute instance administrative française, le Conseil d’État, en faisant valoir que la décision constituait une discrimination.

Cependant, le Conseil d’Etat a statué plus tôt ce mois-ci qu’aucune des raisons avancées par la mairie ne justifiait le maintien de la crèche exposée.

La connexion explique les règles.

Les crèches sont autorisées sous certaines conditions

Il est interdit d’afficher des signes et symboles religieux dans la plupart des espaces publics en raison d’une loi de 1905 séparant l’Église de l’État.

Cela ne s’applique pas aux églises, cimetières, monuments aux morts, musées et expositions.

Cependant, les crèches de Noël ont été prises dans une bataille idéologique vers 2010 après que plusieurs maires ont fait valoir qu’elles avaient une signification plus culturelle que religieuse.

La polémique impliquait souvent des maires qui tentaient d’afficher des crèches dans les mairies locales ou sur les places centrales et se faisaient dire par les juges de les retirer.

Le Conseil d’Etat a reconnu que les crèches sont à la fois un symbole de la naissance de Jésus-Christ et un élément faisant partie des décorations et illustrations autour de Noël, sans aucune signification religieuse.

L’installation d’une crèche est réputée légale sous certaines conditions. Il s’agit notamment des cas où ils représentent une décoration culturelle, artistique ou festive, sont temporaires, correspondent au patrimoine et à la tradition locale et tant qu’ils n’ont pas pour but de convertir les gens au christianisme.

Cela signifie essentiellement qu’une crèche serait autorisée sur un marché de Noël, par exemple, mais serait jugée inappropriée pour un bâtiment public officiel.

Plusieurs maires d’extrême droite du Rassemblement national (RN) ont joué sur les ambiguïtés au sein de la décision du Conseil d’états et le parti a publié un communiqué de presse en 2015 affirmant que crèches dans les bâtiments de la mairie ne pouvait pas être lié à Frances séculaire lacite règles.

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Message raciste et xénophobe sous-jacent

Christian Eyschen, secrétaire général de la Fédération nationale de la libre pensée, une fédération à but non lucratif d’associations locales concernées par la libre pensée, a déclaré La Connexion que les maires RN exposent systématiquement les crèches pour deux raisons.

L’un des objectifs est de faire appel aux électeurs catholiques traditionnels au sein de l’électorat en paraissant défendre les valeurs chrétiennes, a-t-il déclaré.

Il a également déclaré que cette décision porte en elle un message raciste et xénophobe sous-jacent, suggérant que la France est uniquement catholique et que les autres religions et cultures ne sont pas les bienvenues.

M. Eyschen a déclaré que son association engage régulièrement des poursuites judiciaires contre le maire d’extrême droite de Bziers, Robert Mnard, qui affiche systématiquement des crèches chaque année, ce qui entraîne un cycle répété d’actions en justice et d’appels.

Il mène ces combats juridiques en utilisant l’argent des contribuables. Ça ne peut pas continuer, dit-il. Ils espèrent qu’il finira par s’en lasser, mais il ne le fera pas.

Bziers prévoit d’afficher une crèche de la nativité dans son hôtel de ville du vendredi au 8 janvier 2023.

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