La junte nigérienne accuse la France de rassembler des forces pour une intervention militaire
Les nouveaux chefs militaires du Niger ont accusé la France d’avoir rassemblé des forces en vue d’une éventuelle intervention militaire dans le pays après le coup d’État de juillet. Le président français Emmanuel Macron a déclaré dimanche qu’il n’agirait qu’à la demande du dirigeant nigérien déchu Mohamed Bazoum.
Le porte-parole de la junte nigérienne, le major Amadou Abdramane, a déclaré que la France envisageait également de collaborer à une telle intervention avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, un bloc régional connu sous le nom de CEDEAO.
La France continue de déployer ses forces dans plusieurs pays de la CEDEAO dans le cadre des préparatifs d’une agression contre le Niger, a déclaré Abdramane samedi soir dans un communiqué diffusé à la télévision d’État.
Macron a déclaré qu’il ne répondrait pas directement aux affirmations de la junte lorsqu’on l’interrogera à ce sujet après le sommet du Groupe des 20.
« Si nous redéployons quoi que ce soit, ce ne sera qu’à la demande de Bazoum et en coordination avec lui, et non avec ceux qui détiennent un président en otage », a-t-il déclaré.
Macron a toutefois ajouté que la France soutenait pleinement la position de la CEDEAO, qui a déclaré qu’elle envisageait une intervention militaire comme une option pour réintégrer Bazoum à la présidence.
Depuis le renversement de Bazoum, la junte du Niger, une ancienne colonie française, a exploité le sentiment anti-français au sein de la population pour demander à l’ambassadeur et aux troupes françaises de partir pour renforcer son soutien dans la résistance aux pressions régionales et internationales visant à réintégrer le président. Le pays était un partenaire stratégique de la France et de l’Occident dans la lutte contre la violence jihadiste croissante dans la région du Sahel, déchirée par les conflits, l’étendue aride située au-dessous du désert du Sahara.
Le porte-parole de la junte a déclaré que la France avait déployé des avions militaires et des véhicules blindés dans des pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Bénin pour une telle agression, une affirmation que l’Associated Press n’a pas pu vérifier de manière indépendante.
C’est pourquoi le Conseil national de protection de la patrie et le gouvernement de transition lancent un appel solennel au grand peuple nigérien à la vigilance et à ne jamais se démobiliser jusqu’au départ inéluctable des troupes françaises de notre territoire, a-t-il indiqué.
De son côté, le porte-parole de l’armée française, le colonel Pierre Gaudillière, a déclaré jeudi qu’il y avait désormais un peu moins de 1 500 soldats au Niger qui travaillaient avec les forces de sécurité nigériennes pour repousser la violence jihadiste.
Toutes les activités françaises ont été suspendues depuis le coup d’État, par conséquent, les déclarations qui ont été faites (plus tôt par les Français) visent à explorer ce qu’il allait faire de ces capacités, a déclaré Gaudillière.