La Hongrie s’apprête à lever le dernier obstacle à l’adhésion de la Suède à l’OTAN
La Hongrie devrait ratifier lundi l’adhésion de la Suède à l’OTAN, franchissant ainsi le dernier obstacle avant cette étape historique de ce pays nordique dont la neutralité a perduré pendant deux guerres mondiales et le conflit latent de la guerre froide.
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Le vote du Parlement hongrois, qui devrait se dérouler sans problème après la visite du Premier ministre suédois Ulf Kristersson vendredi dernier au cours de laquelle les deux pays ont signé un accord sur les armes, mettra fin à des mois de retard dans l’achèvement du changement de politique de sécurité de la Suède.
Stockholm a abandonné sa politique de non-alignement pour plus de sécurité au sein de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.
Alors que la Suède a rejoint la Finlande dans l’OTAN, devenant ainsi son 32e membre, le président Vladimir Poutine a effectivement réalisé ce qu’il cherchait à éviter lorsqu’il a lancé sa guerre en Ukraine : une expansion de l’alliance, ont déclaré les dirigeants occidentaux.
Alors que la Finlande est devenue membre de l’OTAN l’année dernière, la Suède a dû attendre car la Turquie et la Hongrie, qui entretiennent toutes deux de meilleures relations avec la Russie que les autres membres de l’alliance dirigée par les États-Unis, ont soulevé des objections.
La Turquie a refusé de ratifier l’adhésion de la Suède, exigeant des mesures plus sévères contre les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui, selon elle, s’est installé en Suède.
La Suède a modifié ses lois et assoupli les règles sur les ventes d’armes pour apaiser la Turquie. Le président Tayyip Erdogan a également lié la ratification à l’approbation par les États-Unis de la vente d’avions de combat F-16 à la Turquie, Ankara s’attendant désormais à ce que les États-Unis s’efforcent d’obtenir l’approbation du Congrès américain.
La lenteur de la Hongrie était de nature moins évidente, Budapest exprimant principalement sa colère contre les critiques suédoises sur l’orientation du développement démocratique sous le Premier ministre nationaliste Viktor Orban plutôt que contre des revendications concrètes.
La signature de la Turquie a laissé la Hongrie comme dernier résistant, Orban faisant face à la pression des alliés de l’OTAN pour qu’il s’aligne.
L’adhésion de la Suède, qui n’est plus en guerre depuis 1814, et de la Finlande constitue l’expansion la plus significative de l’alliance depuis son entrée en Europe de l’Est dans les années 1990.
Alors que la Suède a intensifié sa coopération avec l’alliance au cours des dernières décennies, en contribuant à des opérations dans des pays comme l’Afghanistan, son adhésion devrait simplifier la planification de défense et la coopération sur le flanc nord de l’OTAN.
La Suède apporte également à l’alliance des ressources telles que des sous-marins de pointe adaptés aux conditions de la mer Baltique et une flotte importante d’avions de combat Gripen produits dans le pays. Il augmente ses dépenses militaires et devrait atteindre cette année le seuil de 2 % du PIB fixé par l’OTAN.
(Reuters)