La guerre des mots entre la Russie et la France s’intensifie
Les tensions entre Moscou et Paris se sont intensifiées cette semaine, le président français Emmanuel Macron qualifiant la Russie d’« adversaire » de son pays.
S’adressant jeudi aux chaînes françaises TF1 et France 2, Macron a évoqué ses récentes remarques concernant la possibilité d’envoyer des troupes occidentales en Ukraine pour aider à résister à l’invasion russe. Le dirigeant français a soulevé des questions après avoir suggéré à la fin du mois dernier que « rien ne devrait être exclu » en ce qui concerne le renforcement des défenses de Kiev, bien qu’il soit ensuite revenu sur ses déclarations, affirmant qu’il n’y avait « aucun consensus à ce stade » sur le déploiement de troupes.
« Nous ne mènerons jamais d’offensive, nous ne prendrons jamais l’initiative », a déclaré Macron jeudi. « La France est une force de paix. Simplement, aujourd’hui, pour parvenir à la paix en Ukraine, nous ne devons pas être faibles. »

GAVRIIL GRIGOROV/POOL/AFP via Getty Images ; Sean Gallup/Getty Images
Macron a déclaré plus tard dans l’interview qu’il considérait la Russie comme un « adversaire », mais pas comme un « ennemi » de la France, ajoutant : « Nous ne menons pas de guerre contre la Russie et le peuple russe et nous soutenons l’Ukraine ».
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a répondu vendredi à ces commentaires, déclarant aux journalistes qu’il était « évident que la Russie est un adversaire de la France parce que la France est déjà impliquée dans la guerre en Ukraine ; elle participe indirectement à cette guerre ».
« Mais, à en juger par la déclaration du président (français), cela ne le dérangera pas d’augmenter le degré de son implication (dans le conflit) », a ajouté Peskov.
Semaine d’actualités a contacté le ministère français des Affaires étrangères par courrier électronique pour commentaires vendredi.
Macron a ajouté lors de son entretien jeudi que la péninsule de Crimée doit être remise sous le contrôle de l’Ukraine si l’on veut instaurer une « paix durable » dans la région située entre Kiev et Moscou. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait des déclarations similaires, affirmant que la guerre ne pourra prendre fin tant que la Russie n’aura pas renoncé au contrôle de tous les territoires occupés.
« Nous faisons tout pour qu’elle mette la Russie sous contrôle car je vous dis très simplement qu’il n’y a pas de paix durable sans souveraineté, sans retour aux frontières internationalement reconnues de l’Ukraine et de la Crimée incluse », a déclaré Macron.
Les responsables de Moscou avaient précédemment condamné la suggestion de Macron selon laquelle des soldats occidentaux pourraient être envoyés au combat en Ukraine. Peskov a déclaré la semaine dernière que ces commentaires montraient l’implication de la France dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
« De notre point de vue, cela ne correspond en aucun cas aux intérêts des Français », a-t-il ajouté, selon les médias russes.
Plusieurs alliés occidentaux de l’Ukraine, dont les États-Unis, ont déclaré qu’il n’était pas prévu d’envoyer des troupes sur les lignes de front. Le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a toutefois déclaré qu’il n’était pas « impensable » de prendre une telle décision. Des propos similaires ont également été tenus par le Premier ministre slovaque Robert Fico et le président tchèque Petr Pavel.
Connaissance peu commune
Newsweek s’engage à remettre en question les idées reçues et à trouver des liens dans la recherche d’un terrain d’entente.
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